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Guerre en Ukraine : faut-il craindre une pénurie de semences ?

L’Union française des semenciers (UFS) s’inquiète des conséquences du conflit entre la Russie et l’Ukraine sur la production de semences. Des répercussions sont à attendre en France.

file-La production de semences de l’Ukraine devrait être divisée par 2 cette année.
La production de semences de l’Ukraine devrait être divisée par 2 cette année.

La production de semences en Ukraine devrait être affectée au moins jusqu’en 2024. Tel est, en substance, le constat établi mi- avril, par Claude Tabel, président de l’Union française des semenciers. Pour lui, la prochaine récolte de semences ukrainiennes devrait être «au mieux de 50%». En effet, la guerre a mobilisé de nombreux agriculteurs, y compris producteurs de semences, même si certains ont pu bénéficier de dérogations.

Cependant, la situation est telle que ceux qui restent sur les exploitants paraissent bien démunis : ils manquent notamment de carburant, de pièces détachées, de main-d’œuvre. Même si 75% des volumes de semences ont été livrés en Ukraine à travers des Green corridors via la Pologne notamment, «de nombreuses incertitudes pèsent sur leur bonne arrivée chez les distributeurs locaux ou dans les fermes», a affirmé Claude Tabel.

L’enjeu est de taille aussi bien pour les Ukrainiens que pour les Français. En effet «l’Ukraine est la deuxième destination hors Union européenne des exportations françaises de semences et plants», a précisé Claude Tabel. Cette activité représente environ 400 millions d’euros (M€) dont 100 M€ d’exportations.

Tunnel de perturbation

D’après des chiffres estimatifs recueillis auprès de son réseau, l’UFS estime à environ 20% la perte de chiffre d’affaires pour les semenciers français cette année. «Pour certains, on pourrait grimper à 30 voire 40%», a ajouté le président de l’UFS.

Ce dernier s’inquiète également des répercussions à plus long terme : «Nous rentrons dans un tunnel de perturbation pour les marchés», a-t-il affirmé demandant l’aide des pouvoirs publics «pour sécuriser la production de semences dès cette année et pour les années suivantes». L’UFS demande également à avoir «une réflexion stratégique au plan français et européen pour pallier les actuels déséquilibres».

Cependant, il semble que les jeux soient faits pour cette année car de nombreux agriculteurs qui avaient pris l’engagement de produire des semences se sont finalement dédits. «Ils ont préféré se retourner vers des productions de consommation», a indiqué Didier Nury, vice-président de l’UFS. La France devrait perdre «environ 15 à 20% de ses surfaces en semences, notamment en tournesol», a-t-il précisé.

Une situation qui aura un effet secondaire non négligeable : compte tenu des règles techniques et des cahiers des charges en vigueur (distances à respecter…), les agriculteurs-semenciers ne pourront pas cultiver des semences à côté de cultures de consommation.
Quant aux relations avec la Russie, l’UFS confirme que 75% des expéditions ont été réalisées vers Moscou, «les semis ayant démarré en décembre/janvier». Cependant les semenciers restent «attentifs», car des difficultés pourraient venir, notamment sur les règlements de certaines factures.

Christophe Soulard

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