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De la haute montagne jusqu’à l’a crise laitière pour la rentrée de la FDSEA 64

Ce mercredi 31 août, la FDSEA et les JA ont organisé leur réunion de rentrée à Arnéguy, chez Sébastien et Jean-Michel Egozcue, éleveurs ovins lait qui produisent, transforment et vendent directement 30.000 litres de lait de brebis. Puis direction Bussunarits, chez Iban Pébet, producteur laitier et président départemental des Jeunes Agriculteurs.

Perchée à 600 mètres d’altitude sur les hauteurs au-dessus d’Arnéguy, en limite de la frontière espagnole, la Ferme Markitx Enea est l’illustration parfaite de ces 103 exploitations des Pyrénées-Atlantiques exclues de la zone de haute montagne en raison du récent changement des critères d’éligibilité.

Le GAEC Kristobal de Sébastien et Jean-Michel Egozcue a ainsi servi d’entrée en matière pour la rentrée de la FDSEA et des JA. Pour la circonstance, le président Bernard Layre avait convié Catherine Séguin, sous-préfète de Bayonne. Filière ovine, transformation fermière et conditions de travail difficiles — voire périlleuses — dans ces secteurs de forte pente ont constitué le thème central de cette visite.

Fortes pentes

L’occasion pour Sébastien Uthurriague, responsable de la commission montagne de la FDSEA, de rappeler les multiples démarches à différents niveaux — départemental, régional, national et européen — pour le maintien de ces exploitations en zone de haute montagne. Leur déclassement signifierait, en effet, une perte substantielle d’aides alors que la topographie des parcelles oblige ces agriculteurs à se doter d’équipements spécifiques particulièrement coûteux. En témoignent le tracteur et l’épandeur de fumier à projection latérale de Sébastien et Jean-Michel Egozcue.

Les Pyrénées-Atlantiques étant le seul département concerné par la problématique montagnarde, le président de la chambre d’agriculture, Guy Estrade, faisait remarquer que le montant de l’enveloppe nécessaire pour la prise en compte des 103 exploitations n’est «que» de 500.000 euros. C’est pourquoi, malgré la fin de non-recevoir au niveau ministériel, la mobilisation continue auprès de la région Nouvelle Aquitaine.

Indésirables prédateurs

Autre dossier évoqué à Arnéguy, les prédateurs. Ici point d’ours, mais de fréquentes attaques — à Arnéguy et dans les villages avoisinants — de vautours qui n’hésitent plus à s’en prendre à des proies vivantes, en particulier au moment de la mise bas, témoignait Sébastien Egozcue. Ce sujet était longuement évoqué lors de seconde étape, à Bussunarits, chez Iban Pébet, président des Jeunes Agriculteurs. Illustration de leur omniprésence, même en plaine, une colonie de ces volatiles charognards venait tournoyer au-dessus de la stabulation du jeune agriculteur.

Au-delà du seul vautour, Sébastien Uthurriague pour la FDSEA, et Olivier Maurrin, responsable JA d’Accous, réaffirmaient la ferme opposition de la profession agricole à toute réintroduction d’ours et de tout autre prédateur (lynx, loups…), qui sont autant de menaces et de contraintes supplémentaires pour l’activité pastorale. Bernard Layre réitérait aussi la demande, maintes fois exprimée, d’autoriser des tirs de prélèvement: «Nous ne demandons pas d’éradiquer ces espèces, précisait-il, nous voulons simplement de la régulation de leur population».

En accord et partenariat avec la fédération des chasseurs, le président de la FDSEA attirait aussi l’attention de la sous-préfète sur la nécessité du reclassement, dans la catégorie des nuisibles, de différentes espèces faunistiques aujourd’hui protégées mais qui causent d’importants dommages aux cultures et aux élevages… Élevages qui sont par ailleurs confrontés à une conjoncture particulièrement délicate.

Chaude actualité

L’exploitation laitière d’Iban Pébet permettait tout naturellement d’évoquer l’actualité brûlante de ces derniers jours avec les manifestations puis l’accord signé entre les producteurs de l’Ouest et Lactalis. Un accord qui permet en fait d’atteindre les prix payés par d’autres entreprises et, de fait, constitue une avancée significative. «Ceci n’est qu’un premier pas».

Bernard Layre parlait, en effet, qu’une «étape a été franchie». Mais il n’est pas question d’en rester là. Car pour couvrir les charges et espérer commencer à dégager un revenu, il importe d’atteindre 350 à 360 euros/tonne.

Iban Pébet insistait aussi sur l’importance d’une telle production pour les exploitations elles-mêmes et pour ces territoires. «Ici la vache est une valeur ajoutée à des surfaces d’herbe et de maïs, commentait-il. Le lait n’est donc pas un hasard mais une production liée à un territoire».

Lire également : Lactalis cède et augmente le prix du lait

Pour Iban Pébet et sa production de 600.000 litres, la baisse des prix s’est traduite par une chute 60.000 euros de chiffres d’affaires depuis 2014. D’où son appel à une juste répartition des marges entre tous les acteurs de la filière. Et ce, quelle que soit la filière.

À cet égard, le président des JA ne manquait pas de rappeler les chances dont dispose l’agriculture basco-béarnaise: diversité des productions et des territoires, multiplicité des choix de commercialisation (vente directe, entreprises d’aval privées ou coopératives), signes de qualité… Autant d’atouts qui font qu’une fois encore, le département figurera en 2016, parmi ceux qui ont le plus fort taux d’installations de jeunes agriculteurs (de l’ordre de 140 dossiers aidés).

Nécessité de prix rémunérateurs

La condition des prix rémunérateurs passe par la prise en compte des coûts de production: d’où la mobilisation de la FNSEA sur ce dossier très encadré par la loi de modernisation de l’économie et la réglementation européenne sur la concurrence.

Parmi les autres conditions incontournables, Bernard Layre citait le regroupement de l’offre mais aussi «moins de normes et de contraintes». Ainsi s’insurgeait-il contre l’extrême complexité des procédures, dont la nouvelle PAC. Et il fustigeait les importants retards dans le traitement des dossiers et le paiement de l’ATR (avance de trésorerie).

Guy Mimbielle

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