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Dans les Landes, on a du pétrole et des tomates !

A Parentis-en-Born (Landes), quatre jeunes agriculteurs, regroupés dans la société Tom d'Aqui, ont implanté 6,5 hectares de serres chauffées par géothermie. Une installation unique rendue possible gràce à  l'usine pétrolière voisine Vermillon.

file-Les 6,5 hectares de serres de 6 m de haut pour plus de luminosité de Tom d'Aqui ont produit 3.000 tonnes de tomates en 2010. La construction de 3,5 hectares supplémentaires est prévue pour l'an prochain © C.A / Le Sillon
Les 6,5 hectares de serres de 6 m de haut pour plus de luminosité de Tom d'Aqui ont produit 3.000 tonnes de tomates en 2010. La construction de 3,5 hectares supplémentaires est prévue pour l'an prochain © C.A / Le Sillon
Faire des tomates sous serres avec des énergies fossiles, ce n'est pas rentable. » Vincent Audoy sait de quoi il parle. Il est issu d'une famille de maraîchers de La Réole (Gironde). C'est pourquoi, avec trois autres agriculteurs – Toby Wright, Franck et Bruno Vila – c'est avec du bois qu'ils envisageaient de chauffer les serres qu'ils voulaient construire en Gironde.
« On allait démarrer les travaux quand la société Vermilion nous a contactés. » L'entreprise de recherche et d'exploitation pétrolière installée à  Parentis-en-Born propose de mettre à  leur disposition la chaleur produite par son activité d'extraction de pétrole. Par le biais d'échangeurs thermiques, l'eau de gisement à  54 °C pourrait chauffer des serres installées à  proximité. L'opportunité est trop belle, d'autant que la compagnie pétrolière propose un contrat de 25 ans.
Des coûts d'énergie divisés par deux
Les quatre jeunes agriculteurs stoppent net leur projet girondin et installent leur exploitation Tom d'Aqui dans les Landes. Gràce au partenariat avec Vermilion, ils paient une somme modique pour récupérer la chaleur produite par l'entreprise. Et même s'il a fallu un surcoût d'investissement pour doubler les équipements de chauffage en cas de défaillance du pétrolier, l'opération reste très intéressante financièrement. « Les coûts énergétiques sont divisés par deux par rapport à  une serre équipée d'un chauffage standard au gaz naturel. »
C'est en juillet 2009 que débute l'installation de Tom d'Aqui. 6,5 hectares de serres sortent de terres. Des serres de six mètres de haut. « Plus elles sont hautes, plus on a de lumière et donc de rendement. Un mètre, c'est 15 % de productivité » Les premières plantations interviennent en décembre de la même année. « Toujours pour des raisons de luminosité, nous produisons de janvier à  octobre. »
La production est respectueuse de l'environnement. Les tomates, conduites hors sol, poussent dans des balles de noix de coco broyées, un substrat entièrement recyclable. Pour combattre les ravageurs, les agriculteurs ont opté pour la lutte biologique gràce à  l'utilisation d'insectes auxiliaires. Enfin, un système de désinfection des eaux de drainage permet de fonctionner en circuit fermé et d'éviter tous rejets à  l'extérieur. « Cela nous permet en outre d'économiser 30 % à  40 % d'eau et d'engrais. »
Bons résultats
Après une année de fonctionnement, Tom d'Aqui a produit 3.000 tonnes de tomates. « Nous avons été agréablement surpris par le climat landais. » Car la production prévue a été réalisée alors même que 25 % des plantes, victimes d'une maladie apportée par la semence, ont dû être arrachées. Un bon résultat qui encourage les quatre agriculteurs à  poursuivre leur développement.
Après avoir investi 7 millions d'euros lors de leur installation, ils vont en dépenser 2 de plus dans la création d'une station d'expédition, pour envoyer directement leur production vers les centrales d'achat. Et au printemps prochain, ils démarreront la construction de 3,5 hectares de serres supplémentaires qui devraient être opérationnelles fin 2011. Les ressources calorifiques fournies par Vermilion sont suffisantes pour chauffer 17 hectares de serres. C'est la taille que l'exploitation devrait avoir à  terme.
Cécile Agusti
Opportunités
Les quatre agriculteurs de Tom d'Aqui font partie du groupement Rougeline, qui rassemble 155 producteurs dans le sud de la France. « Nous nous sommes regroupés pour être plus forts face à  la grande distribution », indique Vincent Audoy. Et cela marche. Gràce à  des productions de qualité, « nous arrivons à  bien valoriser nos produits, de l'ordre de 20 à  30 % au-dessus des tomates d'importation ». Mais pour que demain, le groupement ait toujours autant de force, il lui faut renouveler ses troupes. « Il faut de nouveaux producteurs de tomates. » Le seul impératif pour les candidats est de trouver une source d'énergie économique. À noter que Vermilion dispose en Aquitaine d'autres sites de production sur lesquels des partenariats pourraient être envisagés.
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