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Coup de semonces des JA d'Aquitaine

À l'appel des Jeunes Agriculteurs d'Aquitaine, des délégations FDSEA-JA ont interpellé l'État sur ces réglementations « qui étouffent les exploitations» et sur les graves incidences de certaines mesures de verdissement de la PAC. Cette action coup-de-poing visait à  interpeller les pouvoirs publics avant une manifestation d'envergure nationale prévue le 6 décembre.

file-Les slogans « nouvelle PAC, ruine de la ferme landaise » et « verdissement = étranglement » ont été accrochés par la délégation JA/FDSEA 40 sur les grilles de la préfecture. © Le Sillon
Les slogans « nouvelle PAC, ruine de la ferme landaise » et « verdissement = étranglement » ont été accrochés par la délégation JA/FDSEA 40 sur les grilles de la préfecture. © Le Sillon
Le moral, comme la météo et sa pluie incessante, n'est pas au beau fixe dans les campagnes d'Aquitaine. Après les intempéries du printemps, les sécheresses et autres orages de l'été et maintenant cette pluie qui a stoppé depuis déjà  plusieurs jours la récolte du mais, les agriculteurs sont inquiets pour leur avenir. Les rendements s'annoncent donc faibles et se conjugueront avec un cours des céréales en forte baisse. Des exploitations ne couvriront pas leurs frais de mise en culture. Dans ce contexte difficile, se profilent à  l'horizon de nouvelles contraintes réglementaires et fiscales, s'ajoutant à  celles qui déjà  pèsent sur l'activité agricole. Conséquence inévitable, la grogne monte. Dans l'espoir de se faire entendre de l'État, interpellé régulièrement sur le sujet par la profession, les Jeunes Agriculteurs d'Aquitaine appelaient cette semaine à  la mobilisation des troupes dans les départements. Coûteuses mises aux normes «Combien de faillites et de disparitions d'emplois faut-il encore avant que le gouvernement prenne conscience des conséquences socio-économiques qui découlent de ses décisions, notamment sur l'installation des nouveaux agriculteurs?» interroge le syndicat dans un communiqué de presse. Il estime «qu'il est plus pertinent de financer la création de projets économiquement viables et respectueux de l'environnement, plutôt que produire de nouvelles réglementations qui imposent de coûteuses mises aux normes aux agriculteurs. Nous voulons conserver une agriculture de production et compétitive. L'agriculture doit être viable et vivable pour les hommes et aux femmes qui y travaillent». Pour cela, des changements de cap de l'État sur deux dossiers sont prioritairement attendus. En tête de ceux-ci, la réforme de la PAC et notamment la course au verdissement. «L'adaptation aux spécificités de notre région est indispensable». Les Jeunes Agriculteurs réclament en outre «un choc de simplification sur l'environnement». Des mesures anti-économiques Dans les Landes, département dont les systèmes de production risquent d'être particulièrement impactés par les mesures de verdissement, une délégation de JA, accompagnée de quelques membres de la FDSEA, manifestait lundi devant la préfecture son «ras-le-bol face à  l'accumulation des mesures qui plombent l'agriculture». Le président des JA40, Denis Lafargue, tempête: «Comment voulez-vous qu'on installe encore dans les Landes? On nous enlève beaucoup de droits, dont celui de semer. Cela est inacceptable. De plus, on nous impose toujours plus de contraintes. L'exaspération monte». Dans le cortège des manifestants, Daniel Peyraube, très impliqué depuis plusieurs mois avec l'AGPM sur le dossier PAC, se réjouit de la mobilisation du terrain qu'il juge indispensable pour que «le ministre de l'agriculture fasse pression sur Bruxelles. Le terrain est soucieux de ce qui est en train de se tramer, alors qu'il demande juste le droit de produire du mais». En jeu, «notre modèle d'agriculture basé sur une production de qualité, au sein de petites structures d'exploitation» rappelle le président de la FDSEA, Christophe Barrailh. Mise à  mort d'un modèle Pour Denis Lafargue, c'est l'incompréhension: «Ce modèle d'élevage orienté sur la qualité, qui fonctionne sans subvention, est pourtant celui que veut promouvoir le ministre de l'Agriculture, comme il l'a récemment déclaré en Bretagne. Pourtant, c'est celui qui souffre le plus! Il semble que les services du ministère n'aient pas compris le message!». Les exploitants en zones vulnérables affichent de leur côté leurs inquiétudes quant au nouveau programme d'action régional qui s'impose à  eux. «C'est anti-économique, anti-agronomique, alors que la profession a déjà  fait de gros efforts pour modifier ses pratiques. On tue un système de production qui pourtant marchait bien» déplore François Darbo, secrétaire général des JA landais. Il ajoute: «Il est temps de raisonner la gestion des effluents en termes de solutions et non de contraintes». Les syndicats demandent l'adaptation des mesures du programme d'action aux spécificités régionales (caractéristiques pédo-climatiques, successions culturales, etc.). Beaucoup d'agriculteurs ne pourront pas s'adapter Sollicité pour une rencontre, le préfet Claude Morel s'est montré à  l'écoute et conscient des difficultés soulevées par les syndicats. Alors que se discutent à  Paris les modalités d'application en France du verdissement, il a accepté de faire remonter immédiatement auprès du ministère les revendications qui lui ont été présentées. «Des agriculteurs pourront s'adapter, mais une bonne moitié d'entre eux ne pourra pas suivre. S'ils mettent la clé sous la porte, ce sont les salariés de l'industrie agroalimentaire qui perdront à  leur tour leur emploi, sachant que l'industrie agroalimentaire a un poids économique très importantdans les Landes!» ont prévenu les délégués syndicaux, ajoutant «aujourd'hui, nous avons seulement rappelé au gouvernement, encore une fois et en petit comité, notre demande. Si nous ne sommes pas entendus, nous descendrons de nouveau dans la rue le 6 décembre pour une manifestation d'envergure nationale. Et là , les troupes risquent d'être plus agitées! Avec l'année catastrophique que les agriculteurs viennent de subir, ils n'ont plus rien à  perdre». Dominique Maurel
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