Congrès de la FDSEA 64 : «Â Un syndicalisme de solutions »
À la suite de son assemblée générale, la FDSEA a convié Christiane Lambert à débattre sur les dossiers d'actualité et sur l'avenir de l'agriculture.
Face à l'augmentation des charges, la répercussion des coûts de production devient une impérieuse nécessité. La FNSEA s'est attaquée à cette problématique et propose une démarche articulée autour de trois notions : une meilleure régulation, la contractualisation et la répercussion des coûts. Sur ce dernier point, le syndicat propose d'initier « une forme d'indexation des matières premières sur les produits finis, à la hausse comme à la baisse Elle pourrait prendre la forme d'un pied de facture », a expliqué Christiane Lambert. Ce système pourrait permettre à certaines productions de sortir de l'impasse, à l'image des éleveurs bovins ou porcins. Pour fonctionner, cette démarche devra trouver l'adhésion des opérateurs commerciaux, au premier rang desquels la grande distribution. Sur ce sujet, la première vice-présidente observe que « les grandes et moyennes surfaces sont nos meilleurs ennemis Il nous faut être en mesure de doser nos rapports de force et nos partenariats ». Autre sujet de préoccupations : la question des contraintes environnementales. Considéré comme une épée de Damoclès, le renforcement de ces mesures inquiète particulièrement les producteurs. Christiane Lambert s'est voulue plutôt rassurante : « Le commissaire européen à l'agriculture a parlé de verdissement, mais pour l'instant ça ne concerne que des règles que nous pratiquons déjà ». En revanche, la mise en oeuvre des financements apparaît plus préoccupante : « La répartition des mesures entre le premier et le deuxième pilier est sujette à des inquiétudes ». Plus globalement, la problématique environnementale pose la question générale de la réforme de la PAC. Alors que le budget n'a pas encore fait l'objet de discussions, le syndicat s'interroge sur la position des décideurs. « On ne peut pas vouloir une PAC forte et en réduire le budget », considère Mme Lambert. Malgré tout, les annonces réalisées marquent un vrai rebond vis-à -vis du point de vue affiché par de précédents responsables européens.
À l'occasion des nombreux échanges avec la salle, les responsables locaux de filières ont exprimé les préoccupations des divers secteurs de production. Quelles avancées au sujet des zones vulnérables ? Quid des autorisations des cultures OGM ? Comment réagir vis-à -vis de certaines démarches entreprises par l'administration ? Face à toutes ces problématiques, Christiane Lambert a affiché l'esprit de responsabilités de la FNSEA : « Nous ne voulons pas faire du syndicalisme de désespérance, mais être un syndicat de solutions ». À ce titre, elle en a profité pour rappeler les nombreuses avancées obtenues gràce aux actions syndicales : maintien du remboursement de la TIPP, dispositif calamités, aides à l'agriculture biologique, allégement de la part patronale sur les emplois saisonniers, et bien d'autres. L'année à venir devrait une nouvelle fois être marquée par de nombreux thèmes de mobilisations. Conscient de ces enjeux, Henri Bies-Péré estime qu'« il va falloir inventer une nouvelle façon d'exercer notre métier La fréquentation de nos trente-huit réunions cantonales montre que les agriculteurs sont prêts à être acteurs de ce changement ».
Fabien Brèthes
Réactions
Le président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Michel Anxolabéhère, s'est félicité de la qualité des débats tenus
dans le cadre du congrès. « Le syndicalisme est une forme moderne d'expression à condition de disposer d'un véritable projet ». À ce titre, il rappelle que la force du syndicat réside dans la richesse de son réseau. À l'écoute des propos de Christiane Lambert, il se dit « très rassuré par la façon dont nos responsables syndicaux défendent nos intérêts ».