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Bouge ton coQ lance une collecte solidaire pour redynamiser les villages

En France, 20.000 communes n’ont plus aucun commerce. Le mouvement citoyen Bouge ton coQ propose d’y financer la création d’épiceries associatives.

file-Christophe et Emmanuel Brochot multiplient les initiatives pour maintenir une ruralité vivante.
Christophe et Emmanuel Brochot multiplient les initiatives pour maintenir une ruralité vivante.

Auvergnats d’origine, Christophe et Emmanuel Brochot ont la ruralité chevillée au corps. «Nous croyons que le futur s’écrit dans les villages, là où l’on sait vivre les uns avec les autres, là aussi où nous voudrions tous vivre, si nous le pouvions», révèlent-ils. Mais le bonheur n’est pas toujours dans le pré. Mobilité, accès au numérique, désertification médicale et économique… Les enjeux des territoires ruraux sont multiples et les populations qui y vivent se sentent parfois isolées, délaissées. Voire déclassées.

Plutôt que de s’arrêter au constat, les deux frères ont décidé d’agir. «Les villages n’ont pas besoin de notre nostalgie mais de notre énergie !». En 2018, ils créent ainsi la plateforme de crowdfundig Cocoricause pour financer des projets solidaires. «Ça marchait vraiment bien, indique Christophe Brochot. Cela a permis de mobiliser 260.000 € de dons au profit de petits projets».

Mais rapidement, les limites du crowdfundig leur apparaissent. «Dans ce système, ce sont uniquement les citoyens qui s’impliquent. Les entreprises et les pouvoirs publics ne participent pas. Par ailleurs, c’est au porteur du projet de se mobiliser pour ramener 70% des fonds. Nous avons donc décidé de basculer vers un autre système plus efficace.»

Une forte mobilisation

Cet autre système, c’est Bouge ton coQ. «C’est un mouvement qui a pour vocation de soutenir des solutions d’intérêt général dans la ruralité en s’appuyant sur l’ensemble des composantes de la société : citoyens, entreprises et pouvoirs publics. L’idée est d’identifier une solution qui fonctionne, de la faire connaître et de récolter des fonds via une plateforme numérique afin de la dupliquer et de l’essaimer.»

Après avoir cherché des partenaires dans le monde économique (les fondateurs de Direct Énergie et Showroom Privé, pour ne citer qu’eux, soutiennent le mouvement) et rencontré des élus, notamment Dominique Bussereau, président des Départements de France, et Renaud Muselier, président des Régions de France, Bouge ton coQ a été lancé début 2020.

L’émergence du coronavirus a permis au mouvement de prouver sa réactivité. En mars 2020, il lance l’opération C’est Ma Tournée, avec pour objectif d’épauler les petits commerçants, artisans et producteurs touchés par la crise. Soutenu par de nombreuses entreprises et coopératives (C’est qui le Patron, la Maif, Airbnb…) et par 40.000 citoyens, Bouge ton coQ vient en aide à 300 professionnels du monde rural. «Cette opération a été menée en partenariat avec l’Association des maires ruraux de France et a permis de débloquer des aides sous huit jours», précise Christophe Brochot.

Fort de ce premier succès, Bouge ton coQ a lancé une nouvelle opération en novembre. Baptisée Qu’est-ce qu’on attend ?, elle vise à redynamiser le commerce en milieu rural. «Aujourd’hui, 60% des communes de France n’ont plus aucun commerce. Et on risque d’arriver à 80% après Covid… Cela représente 20.000 villages. Et pour leurs habitants, cela signifie en moyenne 25 km aller-retour pour acheter des biens de première nécessité !».

Face à des épiceries traditionnelles qui peinent à subsister, Bouge ton coQ a identifié une solution : celle proposée par le réseau Mon Épi. Créé en 2016, il a déjà contribué à l’émergence de 70 épiceries associatives sur le territoire en mettant gratuitement à leur disposition une plateforme informatique. Créées et gérées par leurs adhérents, elles proposent des produits fournis par des producteurs locaux et vendus sans marge, à un juste prix, aux consommateurs.

«Pour impulser cette dynamique, il y a seulement besoin de 2.000 € par épicerie, afin d’acheter un frigo ou de rénover un local prêté par une collectivité, s’enthousiasme Christophe Brochot. Bouge ton coQ a donc décidé de relayer cette solution concrète au niveau national pour inciter des citoyens à créer leur épicerie, et solliciter entreprises, donateurs et pouvoirs publics pour les financer».

Depuis le mois de novembre, plus de 30.000 € ont été récoltés sur le site https://www.bougetoncoq.fr. «Cela représente déjà 15 épiceries que nous allons pouvoir soutenir. La collecte de fonds se poursuivra jusqu’à fin 2021. Notre objectif est de récolter 4 millions d’euros pour créer 2.000 épiceries associatives et citoyennes dans plus de 2.000 petites communes rurales.»

Cécile Agusti

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