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Aux Terres de Jim, Macron annonce un pacte de renouvellement et d’avenir

À l’occasion de sa visite le 9 septembre sur la fête agricole Terres de Jim, organisée par les Jeunes agriculteurs, le président de la République a promis des soutiens publics renforcés dans deux dossiers : la gestion des risques et le foncier.

Emmanuel Macron a fait le déplacement le 9 septembre dans le Loiret, sur la fête agricole Terres de Jim.
© Actuagri

«Je souhaite une mobilisation de tous au service du renouvellement des générations et au service de la souveraineté agricole et alimentaire», a annoncé le président Emmanuel Macron, en rendant un vibrant hommage à la résilience du monde agricole au cours des deux dernières années, notamment pendant la crise du Covid et depuis le début de la guerre en Ukraine. «N’oublions pas tout ce que nous devons à l’agriculture», a-t-il déclaré, regrettant que beaucoup soient «retournés à leurs vieilles habitudes».

S’il donne quitus aux lois Egalim «grâce auxquelles on a évité des drames (…)», le Président de la République a prévenu : «On va appliquer avec fermeté, on va mobiliser, et je suis prêt à ce qu’on change encore les choses si nécessaire», a-t-il lancé. Le chef de l’État qui a, par ailleurs, mis un terme au débat sur les critères de l’assurance récolte (Assurance récolte : Macron rend les derniers arbitrages) a pris l’engagement que les contrôles seront renforcés envers certaines grandes enseignes, car «l’alimentation a un prix», a-t-il martelé.

Réaffirmant que la souveraineté alimentaire «passe par l’eau», il entend «sanctuariser la ressource en eau pour l’agriculture» et a invité «à dépassionner le débat».

Faciliter la transmission

Emmanuel Macron a surtout esquissé les grandes lignes de ce que sera la future loi d’orientation agricole qui devrait être rédigée avant la fin du premier semestre 2023. Si les mécanismes sont déjà en place pour défendre le revenu agricole, armer l’agriculture contre les aléas climatiques et faire face aux grandes transitions, «nous avons encore deux défis devant nous : celui de la souveraineté alimentaire et le mur démographique. Deux défis qui arrivent au pire moment en raison de l’inflation, du dérèglement climatique et parce que les revenus ne sont pas là», a-t-il dit.

Ce qu’il appelle le «pacte de renouvellement et d’avenir» s’appuiera sur quatre piliers. Tout d’abord celui de la formation et de l’information. Il compte ainsi déployer 20 millions d’euros (M€) du fonds Compétences de France 2030, pour «soutenir l’innovation pédagogique dans nos établissements». Il propose aussi la création d’un statut d’expert associé au sein des établissements «car l’enseignement agricole a besoin de compétences extérieures».

Le deuxième pilier s’intéressera à «faciliter la transmission» et visera à «renforcer le dialogue entre les générations», avec le double objectif de «donner de la visibilité et d’anticiper les transmissions».

L’installation, le foncier, l’accès aux terres constituent les fondements du troisième pilier. «Il nous faut aider les jeunes pour que le ticket d’entrée soit soutenable». D’où l’idée d’Emmanuel Macron de mettre en place un fonds Agriculteurs du vivant qui serait doté de 400 M€ pour faciliter le portage du foncier.

Ce même fonds servirait aussi les jeunes agriculteurs à réinvestir dans leur outil de production notamment lorsqu’il reprend une exploitation où le cédant n’a rien investi depuis plusieurs années. L’objectif recherché est la rentabilité de l’entreprise. «Ce troisième pilier est le pilier clé», a martelé Emmanuel Macron.

«Nouvelle révolution»

Enfin quatrième et dernier pilier : la transition et l’adaptation au climat. Partant du principe que les jeunes ne pourront pas s’installer dans les mêmes conditions (économiques, agronomiques, climatiques, etc.) que leurs aînés, le chef de l’État veut leur donner de la visibilité. «Je veux aider les nouveaux entrepreneurs du vivant à participer à cette nouvelle révolution», a-t-il affirmé.

Concrètement, ce quatrième pilier s’appuiera sur une cartographie des territoires qui permettra de mieux identifier les évolutions climatiques et d’adapter les cultures. «C’est pourquoi il faut poursuivre l’investissement dans la recherche pour avoir une vision à 20/30 ans», a ajouté Emmanuel Macron. Ce dernier pilier passera aussi par la mise en place, avec les chambres d’agriculture, d’un «stress test climatique» intégré au parcours d’installation et par la rémunération des puits de carbone et des énergies renouvelables.

Avant même cette future loi d’orientation agricole, à laquelle les organisations agricoles et les collectivités locales seront associées, la loi d’urgence éponyme annoncée fin juillet par le gouvernement contiendra un volet agrivoltaïsme et méthanisation.

Christophe Soulard

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