AOC Piment d'Espelette : "Urtebetetze on !"
Le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, et le président de l'INAO, Michel Prugue, sont venus célébrer le 26Â juin à Espelette les dix ans de l'AOC du célèbre piment
Au prix d'un gros effort d'organisation, le Syndicat de défense de l'AOC Piment d'Espelette a réussi son pari de fêter dignement la première décennie de sa jeune existence. Les institutionnels, dont les plus hautes personnalités politiques, les producteurs et les opérateurs, tous ceux qui ont, de près ou de loin, accompagné son éclosion et veillent aujourd'hui sur sa destinée, ont tenu à participer à cette demi-journée d'échanges à laquelle les responsables avaient décidé de conférer un caractère de fête de famille, en dehors du grand public. Opération réussie.
La forte implication des pionnièresTout d'abord, on a beaucoup parlé des pionniers. Surtout de la période de 1992 à 2000 où se mit en place le processus d'obtention du signe de qualité, sous la houlette de Catherine Richer, ingénieur INAO, alors en poste à Pau, aujourd'hui responsable du vignoble languedocien. À l'époque, la productrice locale, Maritxu Lecuona, qui allait devenir la première présidente, n'a pas ménagé ses efforts. Les deux femmes n'ont pas caché leurs larmes à l'heure des retrouvailles.
C'est que leur bébé a beaucoup grandi depuis. Qu'on en juge : de 54, les producteurs sont passés à 164, et le nombre de plants mis en terre pour cette nouvelle campagne avoisine les 2,5 millions, pour un tonnage de poudre qui sera calculé en fin de saison (+ de 90 tonnes l'an dernier). Pour autant, pas question d'un quelconque triomphalisme. La présidente actuelle, Martine Damois, a rappelé qu'à dix ans, l'individu rentre dans la préadolescence. « Un àge difficile, plein d'enthousiasme mais encore ignorant des dangers du monde extérieur ». Le souci reste donc de « maîtriser la croissance, de faire en sorte qu'elle soit harmonieuse ». Et de rappeler les objectifs du Syndicat, « à la fois conforter l'image haut de gamme et fin gourmet du produit, symbolique du Pays basque, et la dimension humaine de notre filière agricole qui porte cette production d'excellence, conjuguant traditions et modernisme, dynamisme et convivialité ».
Malgré la tenue de l'opération « Ferme en ville » à Bayonne (lire en page 2 et 3), le ministre de l'agriculture Bruno Le Maire a tenu à assurer la filière de son soutien inconditionnel. Accompagné d'une forte délégation de responsables d'État (préfet et sous-préfet), et institutionnels (dont le président de l'INAO, Michel Prugue, le président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, J.-M. Anxolabéhère, Alain Rousset et Bernard Dupont pour les conseils régional et départemental), il a tenu des propos largement applaudis par l'auditoire.
Le ministre a notamment évoqué la bataille que livre actuellement la France : celle d'une « agriculture diverse » s'appuyant sur les terroirs et les savoir-faire. Celle aussi de « la reconnaissance des signes de qualité et de nos spécificités qui doivent être défendues » tout particulièrement face à certaines menaces comme celle du Mercosur. « Les règles des pratiques culturales, tant de production que de respect de l'environnement, doivent être identiques pour tous sur notre planète » insistait M. Le Maire, réaffirmant « qu'il n'est pas question de faire rentrer sur notre sol des productions issues de pays qui ne respectent pas les règles de qualité et de respect de l'environnement ».
Michel Bengoechea
* À l'attention de nos internaute non-bascophones, « Urtebetetze on ! » signifie « joyeux anniversaire ! » La satisfaction de l'INAOVenu en voisin à ce dixième anniversaire de l'AOC du piment d'Espelette, le Landais Michel Prugue, président de l'INAO, n'a pas manqué de saluer la forte implication dans ce dossier de Maritxu Lecuona, première présidente du syndicat de défense de l'appellation (à gauche) et de Catherine Richer, ingénieur INAO en poste à Pau dans les années quatre-vingt-dix. Il s'est aussi félicité du développement de cette production, tant en nombre de producteurs que de tonnage commercialisé.Un makila pour une chef étoiléeHélène Darroze, chef étoilée et ambassadrice universelle du piment d'Espelette, s'est vu remettre, par le syndicat, un magnifique makila d'honneur pour son influence bénéfique dans le gotha de la gastronomie.
Digne héritière d'une longue tradition culinaire familiale d'hôteliers restaurateurs de Villeneuve-de-Marsan, la Landaise a baigné très jeune dans son enfance dans l'ambiance des marchés où son père achetait des produits du terroir des Landes, du Béarn ou du Pays basque
La forte implication des pionnièresTout d'abord, on a beaucoup parlé des pionniers. Surtout de la période de 1992 à 2000 où se mit en place le processus d'obtention du signe de qualité, sous la houlette de Catherine Richer, ingénieur INAO, alors en poste à Pau, aujourd'hui responsable du vignoble languedocien. À l'époque, la productrice locale, Maritxu Lecuona, qui allait devenir la première présidente, n'a pas ménagé ses efforts. Les deux femmes n'ont pas caché leurs larmes à l'heure des retrouvailles.
C'est que leur bébé a beaucoup grandi depuis. Qu'on en juge : de 54, les producteurs sont passés à 164, et le nombre de plants mis en terre pour cette nouvelle campagne avoisine les 2,5 millions, pour un tonnage de poudre qui sera calculé en fin de saison (+ de 90 tonnes l'an dernier). Pour autant, pas question d'un quelconque triomphalisme. La présidente actuelle, Martine Damois, a rappelé qu'à dix ans, l'individu rentre dans la préadolescence. « Un àge difficile, plein d'enthousiasme mais encore ignorant des dangers du monde extérieur ». Le souci reste donc de « maîtriser la croissance, de faire en sorte qu'elle soit harmonieuse ». Et de rappeler les objectifs du Syndicat, « à la fois conforter l'image haut de gamme et fin gourmet du produit, symbolique du Pays basque, et la dimension humaine de notre filière agricole qui porte cette production d'excellence, conjuguant traditions et modernisme, dynamisme et convivialité ».
Malgré la tenue de l'opération « Ferme en ville » à Bayonne (lire en page 2 et 3), le ministre de l'agriculture Bruno Le Maire a tenu à assurer la filière de son soutien inconditionnel. Accompagné d'une forte délégation de responsables d'État (préfet et sous-préfet), et institutionnels (dont le président de l'INAO, Michel Prugue, le président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, J.-M. Anxolabéhère, Alain Rousset et Bernard Dupont pour les conseils régional et départemental), il a tenu des propos largement applaudis par l'auditoire.
Le ministre a notamment évoqué la bataille que livre actuellement la France : celle d'une « agriculture diverse » s'appuyant sur les terroirs et les savoir-faire. Celle aussi de « la reconnaissance des signes de qualité et de nos spécificités qui doivent être défendues » tout particulièrement face à certaines menaces comme celle du Mercosur. « Les règles des pratiques culturales, tant de production que de respect de l'environnement, doivent être identiques pour tous sur notre planète » insistait M. Le Maire, réaffirmant « qu'il n'est pas question de faire rentrer sur notre sol des productions issues de pays qui ne respectent pas les règles de qualité et de respect de l'environnement ».
Michel Bengoechea
* À l'attention de nos internaute non-bascophones, « Urtebetetze on ! » signifie « joyeux anniversaire ! » La satisfaction de l'INAOVenu en voisin à ce dixième anniversaire de l'AOC du piment d'Espelette, le Landais Michel Prugue, président de l'INAO, n'a pas manqué de saluer la forte implication dans ce dossier de Maritxu Lecuona, première présidente du syndicat de défense de l'appellation (à gauche) et de Catherine Richer, ingénieur INAO en poste à Pau dans les années quatre-vingt-dix. Il s'est aussi félicité du développement de cette production, tant en nombre de producteurs que de tonnage commercialisé.Un makila pour une chef étoiléeHélène Darroze, chef étoilée et ambassadrice universelle du piment d'Espelette, s'est vu remettre, par le syndicat, un magnifique makila d'honneur pour son influence bénéfique dans le gotha de la gastronomie.
Digne héritière d'une longue tradition culinaire familiale d'hôteliers restaurateurs de Villeneuve-de-Marsan, la Landaise a baigné très jeune dans son enfance dans l'ambiance des marchés où son père achetait des produits du terroir des Landes, du Béarn ou du Pays basque