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La FNSEA adopte un «virage historique» pour un «choix responsable»

Lors de la deuxième partie de l’assemblée générale de la FNSEA qui s’est tenue le jeudi 10 septembre à Villejuif (Val-de-Marne), dans le strict respect des consignes sanitaires, les 164 délégués présents ont validé le rapport d’orientation sur le défi climatique. Rappelons que la première partie de cette AG s’était tenue en visioconférence le 18 juin pour procéder à l’élection du conseil d’administration.

file-Le rapport d’orientation de la FNSEA présente les six conditions nécessaires pour réussir cette «transition écologique», une expression «totalement assumée» par Christiane Lambert
Le rapport d’orientation de la FNSEA présente les six conditions nécessaires pour réussir cette «transition écologique», une expression «totalement assumée» par Christiane Lambert

La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert en est convaincue : «le rapport d’orientation que vous venez d’adopter fera date […] Il amorce un virage historique et positionne la FNSEA comme un acteur opérationnel de la lutte contre le changement climatique», a-t-elle indiqué dans ses interventions lors de l’Assemblée générale du 10 septembre. «C’est un virage comparable à celui des années soixante qui oblige à nous réformer, à nous adapter et à entraîner l’agriculture sur des chemins nouveaux», a-t-elle martelé.

Ce rapport ne s’appelle pas «Faire du défi climatique une opportunité pour l’agriculture», par hasard. La FNSEA rappelle que le secteur agricole a diminué de 8% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) durant les 20 dernières années. Elle entend poursuivre son action, car «j’ai la certitude que les agriculteurs sont une solution» a indiqué Henri Biès-Péré, deuxième vice-président. «Ce changement climatique qui déjà modifie les demandes sociétales va aussi structurer la conduite des exploitations elles-mêmes», a-t-il ajouté.

Lutte contre les GES

De manière très concrète et afin de participer à la neutralité carbone d’ici 2050, la FNSEA entend prévenir les sécheresses et les inondations. Joël Limouzin, co-rapporteur, témoigne de la montée en puissance des événements climatiques : «Entre septembre et décembre 2019, il est tombé 900 mm d’eau sur mon exploitation, soit plus qu’en une seule année». Avoir pu stocker son eau dans des retenues collinaires lui a permis «de passer l’été» très sec. «On sent à ce sujet une pression hystérisée sur l’irrigation», a remarqué Christiane Lambert.

«Il faut aussi lutter contre l’artificialisation des sols, car au rythme actuel, c’est-à-dire, la disparition d’un département français tous les cinq ans, c’est 8% du potentiel de captation de carbone qui pourrait disparaître», a expliqué Henri Biès-Péré. La FNSEA insiste aussi sur la «nécessité de territorialiser l’agriculture et l’agroalimentaire avec des produits d’origine France. En cultivant sur place, nous émettons moins de GES que si nous importons», a souligné Olivier Dauger, co-rapporteur.

Mieux, l’agriculture française assure déjà 20% de la production d’énergies renouvelables (396 GWh, soit 3,5% de la production nationale d’énergie). Même si Olivier Dauger estime qu’il faut développer cette activité, «en aucun cas nous ne devrons sacrifier un sol à vocation alimentaire» pour faire du photovoltaïque, a-t-il ajouté.

Leur collègue, Hervé Lapie, souhaite privilégier la labellisation, la certification et aussi la contractualisation qui doit permettre à l’agriculture d’obtenir un juste retour sur investissement du travail fourni en termes de captation carbone. Et même si sur ces sujets «l’agriculture est déjà en marche» comme l’a rappelé Henri Biès-Péré, le chantier est encore vaste pour reconnecter le consommateur avec le monde du vivant et celui de l’agroalimentaire.

Contractualisation

Christiane Lambert n’a pas caché sa déception sur l’application de la loi Egalim : «La montée en gamme des produits s’est fracassée sur la diversité agricole et sur les moyens financiers des Français», a-t-elle dit, laissant sous-entendre que si les Français n’avaient pas les moyens avant la crise du Covid, comment en auraient-ils maintenant et dans les prochains mois ? «Ce n’est pas aux agriculteurs de sacrifier leurs revenus pour maintenir le pouvoir d’achat des Français», a-t-elle insisté.

Cette question de la «rémunération de nos engagements», selon la formule d’Olivier Dauger, a d’ailleurs sous-tendu une partie des débats que l’académicien Brick Orsenna a trouvé passionnants. Dans ce domaine, comme dans d’autres (lutter contre nos dépendances, contre les fakes news, rebâtir une souveraineté alimentaire solidaire, etc.), «un travail colossal nous attend», a conclu Christiane Lambert.

Le message délivré est qu’il est encore temps d’agir et que l’agriculture peut tirer son épingle du jeu, y compris financièrement. À condition, toutefois, que les pouvoirs publics clarifient bien les enjeux, que «l’on décentralise les prises de décision et que les élus locaux s’emparent aussi du sujet». Pour Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, «l’agriculture est un acteur central du changement climatique […] elle est l’une des solutions au dérèglement climatique. Et nous sommes à la pointe de la mobilisation».

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