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Scandale du couvoir en Soule : le Cifog réagit

Dans une interview, le président de l’interprofession du foie gras, Michel Fruchet, se dit « abasourdi » et prévient que «s’il le faut, le Cifog se portera partie civile».

file-Les images auraient été tournées dans une exploitation de Lichos (Pyrénées-Atlantiques), selon L'association L214. // ©Association L214
Les images auraient été tournées dans une exploitation de Lichos (Pyrénées-Atlantiques), selon L'association L214. // ©Association L214

L’association antispéciste L214 a encore frappé, le jeudi 20 août, en diffusant les images choquantes d’un élevage de canards à Lichos (Pyrénées-Atlantiques) qu’on croirait être laissé à l’abandon. Michel Fruchet, président du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) se dit « abasourdi » par de telles révélations.

Que vous inspirent les images diffusées par l’association L214 ?

Michel Fruchet - Elles m’inspirent de la colère et de l’indignation. On ne s’imagine pas que de telles conditions d’exploitation puissent exister. Je tiens à vous indiquer que nous nous désolidarisons totalement de ce type d’élevage et que nous condamnons avec la plus grande fermeté ces pratiques indignes. Elles ne reflètent en rien les méthodes de travail des éleveurs de la filière.

Pourtant les méthodes de L214 en termes de montage vidéo sont connues et peuvent parfois être sujettes à caution. Ne craignez-vous pas une manipulation ?

M. F. - Oui les méthodes de cette association sont connues mais en l’espèce, ce que montrent les images dans cet élevage est totalement affreux et inacceptable. C’est même insoutenable et aussi incompréhensible. Comment peut-on en arriver à une telle extrémité ? Je suis abasourdi et je m’interroge… En tout état de cause, nous attendons aussi de savoir si les images présentées dans cette vidéo vont être confirmées lors de l’inspection des pouvoirs publics. Bien entendu, si une procédure judiciaire était engagée par l’État, nous nous porterions partie civile.

Où pensez-vous qu’il y ait eu une défaillance ? Lors des contrôles ?

M. F. - Pour les subir régulièrement moi-même, je peux vous assurer que les contrôles effectués par les services de l’État sont drastiques, pointilleux et que les agents des services vétérinaires ne laissent absolument rien passer. Il n’est pas question de les incriminer ou de remettre en cause leurs compétences. Cependant, ils ne contrôlent que ce qu’on veut bien leur faire voir…

Et en plus vous disposez d’une charte, d’un cahier des charges strict…

M. F. - Bien évidemment. Cette charte place en tête le bien-être des animaux, avec notamment l’obligation de respecter un espace individuel important, une nourriture saine et naturelle, des soins vétérinaires scrupuleux, etc. Ce sont des paramètres indispensables au bon fonctionnement des élevages et à la production de produits de qualité. C’est pourquoi ce que l’association L214 a diffusé ne représente absolument pas l’ensemble des pratiques de la filière. Il ne faudrait pas faire d’un cas particulier une généralité et donner crédit à L214 sur la foi d’une seule vidéo.

Est-ce à dire que vos efforts sont mis à mal ?

M. F. - Il est vrai que la filière a investi des sommes colossales dans le bien-être animal avec la mise aux normes des bâtiments d’élevage, l’allongement de la durée d’élevage et aussi dans la biosécurité depuis la crise sanitaire de 2015. Nos conditions d’élevage correspondent aux attentes sociétales. Le ministre de l’Agriculture l’a d’ailleurs reconnu dans son communiqué de presse et il apporte tout son soutien à notre filière parce que ses services et lui savent les efforts que nous avons déployés.

« Une vidéo mensongère » selon la co-propriétaire

Interrogée par l’AFP, Aurore Vidal, copropriétaire de l’exploitation assure que «la vidéo est fausse, mensongère et malhonnête» ajoutant : «Sur la partie extérieure, le lisier qui se déverse, c'est la vérité mais tout ce qui est cadavres, asticots et tout le reste, c'est faux».

Selon elle, les services vétérinaires sont venus sur l’exploitation le 19 août, veille de la diffusion de la vidéo par L214 et «n’ont rien constaté de tout ça. Des images de l'extérieur, de certains animaux en cage, c'est notre exploitation. Mais les cadavres morts, etc. Ceci n'est pas notre exploitation», a-t-elle insisté. Aurore Vidal a accusé la «malveillance d'un ancien intérimaire» et annoncé une plainte pour «diffamation et entrée par effraction» contre L214.

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