Un accompagnement nécessaire
Pour répondre aux interrogations des financeurs de l'installation, une étude a été menée sur les installations non aidées.
Si une enquête avait été menée sur le sujet en 1992, il n'y avait en Aquitaine, aucune donnée récente concernant les installations non aidées. Dans le but de mieux orienter les politiques publiques, l'Adasea (association départementale pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles) Aquitaine s'est penchée sur le sujet. Une étude, cofinancée par l'État et la Région, a donc été menée d'avril à septembre 2009 sur les installations recensées entre 2003 et 2007 en Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques.
Près d'un jeune sur deux s'installe en dehors du dispositif d'aides Durant cette période, 1 849 jeunes de 18 à 40 ans se sont immatriculés à la MSA (Mutualité sociale agricole) sans bénéficier des aides à l'installation. Ce chiffre représente 43 % des jeunes installés entre 2003 et 2007. Pour mieux connaître cette population, l'Adasea Aquitaine a réalisé des entretiens individuels auprès d'un panel représentatif (àge, sexe, département, forme juridique de l'entreprise, type de production). 191 agriculteurs ont ainsi été rencontrés directement.
Cinq catégories d'exploitations ont pu être identifiées : les reprises d'exploitations familiales, à titre principal ou exclusif, les créations ou reprises hors cadre familial, les reprises d'exploitations familiales à titre secondaire, les reprises d'exploitations familiales pour gestion du patrimoine et les changements de statuts (accès à un statut plus avantageux ou création de société). « Seules les trois premières catégories ont un véritable projet agricole et peuvent être considérées comme des jeunes installés », note Philippe Davaud, responsable d'équipe transmission installation à la chambre d'agriculture des Landes.
Un nouveau parcours moins restrictif Les raisons qui mènent ces exploitants à ne pas être éligibles aux aides DJA (dotations jeunes agriculteurs) sont multiples : minimum de formation non atteint, revenu disponible insuffisant, refus de s'endetter, de faire le stage 6 mois ou de s'engager à rester agriculteur pendant au moins dix ans « L'enquête que nous avons menée a concerné des agriculteurs installés sans aide publique sur la période 2003-2007, avant donc la mise en oeuvre du nouveau parcours à l'installation qui répond d'ores et déjà à certaines de leurs demandes », reprend Philippe Davaud.
Concernant la capacité professionnelle, il met en effet en place le dispositif de la validation des acquis d'expérience (VAE) qui favorise l'adaptation des compétences au projet. Par ailleurs le passage d'un engagement de dix ans à une durée de cinq ans depuis 2007 répond à la préoccupation de ne pas avoir d'engagements trop contraignants.
Information et accompagnement Pour autant, si le nouveau plan de professionnalisation personnalisé (PPP) devrait être accessible à plus de jeunes installés, tous n'y seront pas éligibles. Or, tous les interrogés expriment le besoin d'être mieux informés et accompagnés tout au long de leur installation. Dans les pistes de réflexion que l'Adasea Aquitaine soumettra à la Région d'ici la fin de l'année, figurera donc la proposition d'étendre les mesures d'accompagnement (diagnostic préalable, étude prévisionnelle, suivi) à l'ensemble des jeunes installés, qu'ils soient bénéficiaires ou non des aides publiques. Cécile Agusti
Près d'un jeune sur deux s'installe en dehors du dispositif d'aides Durant cette période, 1 849 jeunes de 18 à 40 ans se sont immatriculés à la MSA (Mutualité sociale agricole) sans bénéficier des aides à l'installation. Ce chiffre représente 43 % des jeunes installés entre 2003 et 2007. Pour mieux connaître cette population, l'Adasea Aquitaine a réalisé des entretiens individuels auprès d'un panel représentatif (àge, sexe, département, forme juridique de l'entreprise, type de production). 191 agriculteurs ont ainsi été rencontrés directement.
Cinq catégories d'exploitations ont pu être identifiées : les reprises d'exploitations familiales, à titre principal ou exclusif, les créations ou reprises hors cadre familial, les reprises d'exploitations familiales à titre secondaire, les reprises d'exploitations familiales pour gestion du patrimoine et les changements de statuts (accès à un statut plus avantageux ou création de société). « Seules les trois premières catégories ont un véritable projet agricole et peuvent être considérées comme des jeunes installés », note Philippe Davaud, responsable d'équipe transmission installation à la chambre d'agriculture des Landes.
Un nouveau parcours moins restrictif Les raisons qui mènent ces exploitants à ne pas être éligibles aux aides DJA (dotations jeunes agriculteurs) sont multiples : minimum de formation non atteint, revenu disponible insuffisant, refus de s'endetter, de faire le stage 6 mois ou de s'engager à rester agriculteur pendant au moins dix ans « L'enquête que nous avons menée a concerné des agriculteurs installés sans aide publique sur la période 2003-2007, avant donc la mise en oeuvre du nouveau parcours à l'installation qui répond d'ores et déjà à certaines de leurs demandes », reprend Philippe Davaud.
Concernant la capacité professionnelle, il met en effet en place le dispositif de la validation des acquis d'expérience (VAE) qui favorise l'adaptation des compétences au projet. Par ailleurs le passage d'un engagement de dix ans à une durée de cinq ans depuis 2007 répond à la préoccupation de ne pas avoir d'engagements trop contraignants.
Information et accompagnement Pour autant, si le nouveau plan de professionnalisation personnalisé (PPP) devrait être accessible à plus de jeunes installés, tous n'y seront pas éligibles. Or, tous les interrogés expriment le besoin d'être mieux informés et accompagnés tout au long de leur installation. Dans les pistes de réflexion que l'Adasea Aquitaine soumettra à la Région d'ici la fin de l'année, figurera donc la proposition d'étendre les mesures d'accompagnement (diagnostic préalable, étude prévisionnelle, suivi) à l'ensemble des jeunes installés, qu'ils soient bénéficiaires ou non des aides publiques. Cécile Agusti