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Ours : la profession fait front commun contre le projet de réintroduction

L'ensemble des forces vives des montagnes béarnaises est farouchement contre le renforcement de la population ursine. La FDSEA 64 a remis au préfet plus de 500 lettres d'opposition.

file-Lors d'une assemblée plénière extraordinaire, élus, chasseurs et professionnels agricoles ont fait savoir qu'ils étaient farouchement opposés au plan de réintroduction proposé par le Gouvernement © IPHB
Lors d'une assemblée plénière extraordinaire, élus, chasseurs et professionnels agricoles ont fait savoir qu'ils étaient farouchement opposés au plan de réintroduction proposé par le Gouvernement © IPHB
D'après les dernières informations qui ont filtré du ministère de l'écologie, l'État français devrait procéder au làcher d'une ourse slovène dans les vallées béarnaises à  l'automne prochain. Cette annonce a, une nouvelle fois, provoqué une levée de bouclier de la part de la profession agricole. La FDSEA, farouchement opposée à  tout renforcement de la population ursine, a répondu à  la consultation initiée par le ministère sur les modalités de mise en oeuvre de cette réintroduction. Près de cinq cents lettres exprimant cette opposition ont ainsi été remises ce vendredi matin au préfet, François-Xavier Ceccaldi, par les responsables de la FDSEA. Cette contestation va bien au-delà  du landerneau agricole. Vendredi 28 janvier dernier, lors d'une assemblée plénière exceptionnelle, les membres de l'Institution patrimoniale du Haut-Béarn ont rejeté avec force le projet du gouvernement. À la suite d'un long débat, les forces vives de la montagne béarnaise ont décidé de présenter au préfet une motion. Dans cette dernière, l'IPHB « refuse catégoriquement la réintroduction ». En effet, les membres de l'Institution « dénoncent l'absence de consultation » de la part de l'État et « la prise en otage des acteurs du territoire ». L'IPHB dépose une motion Le président de la chambre d'agriculture, Jean-Michel Anxolabéhère, et le président de la section montagne de la FDSEA, Jean-Marc Prim, ont eux aussi renouvelé leur opposition au renforcement de la population ursine. « Notre position est parfaitement claire, souligne M. Anxolabéhère. Nous sommes opposés à  toute réintroduction d'ours dans les Pyrénées-Atlantiques. Plus largement, les organisations professionnelles agricoles se sont prononcées unanimement au plan national contre tout renforcement des populations de prédateurs et pour la régulation du loup ». Et d'ajouter : « Si aujourd'hui nous voulons être pris en considération par les pouvoirs publics, nous devons faire front commun au sein de la profession ». Un front commun qui semble plus que jamais d'actualité. En effet, l'Association éleveurs transhumants des trois vallées, qui, en son temps, n'était pas catégoriquement opposée à  un plan de réintroduction, a rejoint les rangs des anti-ours. Ses représentants assurent que « les bergers sont en souffrance. L'État nous a trahis. Il a voulu réintroduire l'ours en passant en force. Aujourd'hui, nous entrons en résistance ». Le syndicat de défense de l'AOC Ossau-Iraty a lui aussi lancé une consultation auprès de ses adhérents pour signifier son refus du renforcement. Durant cette réunion, le directeur de l'IPHB, Didier Hervé, avait en préambule présenté une photographie d'ensemble du poids économique de l'activité humaine dans les trois vallées d'Aspe, Ossau et Barétous. Un territoire qui couvre plus de 100.000 hectaresUn territoire vivant
Sur ce territoire, le pastoralisme occupe 65 % de l'espace. On dénombre 207 estives, 80.000 brebis, 25.000 bovins, 3.000 équins, 1.500 chèvres et 3.000 ruches. Plus de 200 bergers transhument chaque été, dont 23 familles et 18 couples. « Il y a du monde qui vit là -haut », souffle Didier Hervé. En terme économique, la filière agropastorale dégage un chiffre d'affaires annuel de 2,5 millions d'euros. Sur la chaîne des Pyrénées (5 départements), les Pyrénées-Atlantiques représentent à  elles seules 50 % des UGB qui transhument et 60 % de l'économie pastorale. Les autres secteurs d'activité ne sont pas en reste. Ainsi, la forêt génère 600.000 euros de recette annuelle pour les communes. De plus, son exploitation permet de faire vivre trois entreprises de transformation (une par vallée) qui ont créé 80 emplois. L'hydroélectricité (37 centrales) représente pour sa part 200 emplois et 5 millions d'euros de recette pour les communes. Quant au tourisme, il dégage 11 millions d'euros de chiffre d'affaires par an. Près de 250 emplois ont également été créés rien que dans les stations de sports d'hiver. La conclusion de cette petite présentation est simple : « La montagne est très active et vivante », souligne le directeur de l'IPHB. Et ce territoire, martèlent les opposants à  la réintroduction, a su conserver ses richesses naturelles. Gràce notamment à  l'homme des montagnes.
Yannick Allongue
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