Les professionnels de la forêt landaise réclament un plan de lutte contre le scolyte
La session chambre d'agriculture des Landes du lundi 28Â septembre a consacré une large part de ses débats à la reconstitution et à l'état sanitaire de la forêt. Elle avait invité à ses travaux plusieurs représentants de la production forestière.
Devant l'assemblée de la chambre d'agriculture, le directeur du CRPF, Yves Lesgourgues, a fait le point sur les attaques de scolytes. © Le Sillon
Dans son intervention, Yves Lesgourgues, directeur du CRPF, est revenu sur le problème des attaques de scolytes « qui concerneraient probablement plus de 5 millions de m3 de bois », sur les traitements contre la chenille processionnaire et sur les prix du bois « catastrophiquement bas ».
Un plan scolyte élaboré par l'interprofession
Il a aussi évoqué le plan scolyte sur lequel devait plancher l'interprofession. Outre le volet phytosanitaire de lutte contre le parasite, le plan comporte un volet de récolte et commercialisation. La volonté est d'exploiter avant avril, un maximum de bois scolyté et cela dans un contexte de prix encadrés. Michel Albert du département santé des forêts a ajouté qu'un comité d'experts serait chargé de hiérarchiser les peuplements à raser en priorité.
Du côté des bonnes nouvelles de la filière, Yves Lesgourgues s'est félicité du travail du pôle de compétitivité « industries et pin maritime du futur » pour avancer sur l'innovation et les processus industriels, avec un fort soutien de l'État, des conseils généraux et régional. 57 entreprises, 130 chercheurs d'organismes publics et 100 ingénieurs recherche-développement d'entreprises sont impliqués dans les projets du pôle. Il se structure autour de trois thèmes (bois et construction, fibre et chimie verte, ressources forestières et approvisionnement) au sein desquels 17 projets ont été labellisés depuis sa création. De même, concernant le volet reconstruction, Yves Lesgourges juge très encourageants les 100.000 ha de demandes d'aide au nettoyage. « Nous devons maintenant réfléchir en collaboration avec la recherche au type de forêt à implanter : quelles essences résistantes, quel cycle de production? Il est possible de sauver la forêt, mais ce sera rude. Nous avons besoin des efforts de tous ».
Sur une intervention de Jacques Dufréchou concernant les possibilités de restructuration agriculture/forêt, comme cela avait été mené avec succès il y a 10 ans dans le Médoc, Yves Lesgourgues montre de la prudence : « notre priorité est la reconstruction de la forêt. Le débat est prématuré. S'il y a des surfaces non reboisées, alors pourront démarrer d'éventuelles procédures d'aménagement ».
Les aménités de la forêt
Pierre Darmanté, représentant des entrepreneurs du paysage, a insisté sur l'importance de reconnaître les aménités (capacité, non évaluées économiquement, à fournir des services) liées à la forêt. Il cite par exemple l'amélioration de la qualité des eaux souterraines, le pompage de l'excès d'eau, l'absorption du gaz carbonique. « Il faut que la société soit prête à rémunérer les sylviculteurs pour cela. Les arbres devraient pouvoir bénéficier de la fiscalité écologique ».
La chambre d'agriculture considère, outre les pertes considérables pour les sylviculteurs, que tempête et attaques de ravageurs laissent craindre un fort déséquilibre entre la production et les besoins en bois. Elle demande donc à l'État que les fonds dédiés au « plan chablis » soient rallongés de façon à être mis en adéquation avec les réels besoins de reboisement. Elle demande également une campagne systématique de traitement contre la chenille processionnaire, de même qu'un renforcement des traitements des piles de bois scolytés et des crédits pour le broyage des rémanents à la suite des coupes sanitaires. Elle souhaite que les produits systémiques adaptés au traitement préventif de l'hylobe puissent être utilisés dès 2011.
Dominique Maurel
Un plan scolyte élaboré par l'interprofession
Il a aussi évoqué le plan scolyte sur lequel devait plancher l'interprofession. Outre le volet phytosanitaire de lutte contre le parasite, le plan comporte un volet de récolte et commercialisation. La volonté est d'exploiter avant avril, un maximum de bois scolyté et cela dans un contexte de prix encadrés. Michel Albert du département santé des forêts a ajouté qu'un comité d'experts serait chargé de hiérarchiser les peuplements à raser en priorité.
Du côté des bonnes nouvelles de la filière, Yves Lesgourgues s'est félicité du travail du pôle de compétitivité « industries et pin maritime du futur » pour avancer sur l'innovation et les processus industriels, avec un fort soutien de l'État, des conseils généraux et régional. 57 entreprises, 130 chercheurs d'organismes publics et 100 ingénieurs recherche-développement d'entreprises sont impliqués dans les projets du pôle. Il se structure autour de trois thèmes (bois et construction, fibre et chimie verte, ressources forestières et approvisionnement) au sein desquels 17 projets ont été labellisés depuis sa création. De même, concernant le volet reconstruction, Yves Lesgourges juge très encourageants les 100.000 ha de demandes d'aide au nettoyage. « Nous devons maintenant réfléchir en collaboration avec la recherche au type de forêt à implanter : quelles essences résistantes, quel cycle de production? Il est possible de sauver la forêt, mais ce sera rude. Nous avons besoin des efforts de tous ».
Sur une intervention de Jacques Dufréchou concernant les possibilités de restructuration agriculture/forêt, comme cela avait été mené avec succès il y a 10 ans dans le Médoc, Yves Lesgourgues montre de la prudence : « notre priorité est la reconstruction de la forêt. Le débat est prématuré. S'il y a des surfaces non reboisées, alors pourront démarrer d'éventuelles procédures d'aménagement ».
Les aménités de la forêt
Pierre Darmanté, représentant des entrepreneurs du paysage, a insisté sur l'importance de reconnaître les aménités (capacité, non évaluées économiquement, à fournir des services) liées à la forêt. Il cite par exemple l'amélioration de la qualité des eaux souterraines, le pompage de l'excès d'eau, l'absorption du gaz carbonique. « Il faut que la société soit prête à rémunérer les sylviculteurs pour cela. Les arbres devraient pouvoir bénéficier de la fiscalité écologique ».
La chambre d'agriculture considère, outre les pertes considérables pour les sylviculteurs, que tempête et attaques de ravageurs laissent craindre un fort déséquilibre entre la production et les besoins en bois. Elle demande donc à l'État que les fonds dédiés au « plan chablis » soient rallongés de façon à être mis en adéquation avec les réels besoins de reboisement. Elle demande également une campagne systématique de traitement contre la chenille processionnaire, de même qu'un renforcement des traitements des piles de bois scolytés et des crédits pour le broyage des rémanents à la suite des coupes sanitaires. Elle souhaite que les produits systémiques adaptés au traitement préventif de l'hylobe puissent être utilisés dès 2011.
Dominique Maurel