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Le prix des céréales sous pression

Les perspectives de bonnes récoltes, y compris en France, pèsent sur les prix du blé qui s'affichent nettement en retrait par rapport au début de campagne de l'an dernier.

Le rapport du Conseil international des céréales (CIC), en date du 1er août, note qu'au cours du mois de juillet les prix mondiaux des céréales et des oléagineux se sont effondrés. L'indice du CIC a reculé de 10%, le mais étant particulièrement affecté (- 20%), le soja perdant 13% tandis que le blé résistait mieux (- 1%). Le CIC a certes augmenté ses prévisions de production mondiale de blé de 4 millions de tonnes, les portant au niveau élevé de 687 millions (667 millions de tonnes pour la moyenne des 3 années précédentes), mais la consommation est revue en hausse dans les mêmes proportions, à  686 millions de tonnes. Des récoltes mondiales abondantes En définitive, le stock de report de blé, révisé en baisse de 5 millions de tonnes, ne devrait guère dépasser celui de la dernière campagne — 176 millions contre 175 millions de tonnes —, malgré l'augmentation de production de 33 millions de tonnes entre les deux campagnes. Les échanges mondiaux ont été révisés en hausse de 1 million de tonnes, à  139 millions en raison de la demande chinoise dynamique. Pour le mais, même si le CIC a réduit de 4millions de tonnes (à  942 millions) sa prévision de récolte mondiale, on reste dans les records, la production dépassant enfin la consommation estimée pourtant en hausse de 5%. On assistera ainsi à  une reconstitution des stocks, au niveau de 148 millions de tonnes contre 120 millions à  l'issue de la dernière campagne, alors que les échanges mondiaux, dopés par une forte demande de la Chine notamment, atteindraient leur plus haut niveau depuis six ans, avec 98 millions de tonnes. Il est possible que le prochain rapport de l'USDA (département à  l'agriculture américain) revoit encore en hausse la récolte de mais, alourdissant ainsi la tendance baissière des prix. Bonne récolte française Sur le marché français, la pression de la récolte de blé sur les cours s'accentue au fur et à  mesure que la moisson rattrape son retard. Certains observateurs n'hésitent pas à  annoncer une production de 36,5 millions de tonnes, soit 500.000 tonnes de plus que les estimations du ministère de l'agriculture. Dans ces conditions et compte tenu de la tendance baissière du marché mondial, les prix ont régressé dans un marché sans vendeurs, producteurs et collecteurs se préoccupant plus, pour le moment, des récoltes que des affaires. En cette période de l'année, il est normal que l'entrée de la moisson pèse sur les cours, mais l'écart de prix est considérable par rapport à  l'an dernier: 182 à  184 €/t rendu Rouen, contre 258 il y a un an, et accusent même un retrait de 10 à  15 euros sur le début de campagne 2011-2012. En outre, le marché à  terme européen, Euronext, est en baisse sur les prochaines échéances. Des exportations en attente Outre le volume de la récolte, reste la question de la qualité. Les coupes au Nord de la Seine sont rassurantes sur ce point. Mais il est encore trop tôt pour estimer la qualité moyenne nationale qui risque d'être très hétérogène, particulièrement s'agissant du taux de protéines qui est un critère technique important pour l'exportation. Une exportation qui démarre en retard, à  l'instar de la récolte, mais des bateaux attendent d'être chargés dans les jours prochains. Mais si l'on considère les tirages de certificats depuis le début de la campagne, 1,6 million de tonnes pour l'ensemble de l'Union européenne contre 750.000 tonnes il y a un an, l'Europe, dont la France, entend bien répondre activement aux sollicitations des pays importateurs. Pour le moment, l'origine Mer Noire est plus concurrentielle et vient de remporter les derniers appels d'offres égyptiens; cependant, l'écart de prix avec le blé français se resserre quelque peu. Mais: la concurrence de l'Est Cette concurrence de l'Est, l'Ukraine plus particulièrement, est ressentie dans le secteur du mais, auprès des clients traditionnels de la France entre autres, à  l'image de ce qui s'est produit dans les derniers mois de la dernière campagne où il a fallu attendre l'épuisement des disponibilités ukrainiennes pour relancer les ventes françaises à  l'Union européenne. Cette année, contrairement à  2012, la récolte hexagonale risque de faire modeste figure dans le contexte européen. Les semis tardifs, le stress hydrique dans certaines régions, voire les dégàts provoqués par les orages pourraient nuire aux cultures. Ce qui est plus évident, ce sont les prix; la prochaine récolte s'engage autour de 165€/t, rendu façade Atlantique, soit quelque 90 euros de moins que l'an passé. Y a-t-il un nouveau potentiel de baisse par rapport aux prix bas déjà  atteints? Euronext tente de se consolider, pour l'instant, sur une base de l'ordre de 168€/t, sur novembre.
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