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Le numérique au cœur des innovations des instituts techniques agricoles

À l’occasion de son assemblée générale, le 16 juin, l’Acta a centré ses débats sur le numérique et ses applications. L’exploitation du nombre croissant de données recueillies par les agriculteurs est en effet l’une des clés de l’amélioration des pratiques et l’un des axes de travail principaux des instituts techniques agricoles.

file-La captation d’informations progresse de manière exponentielle. Les données numériques se multiplient autour de l’agriculteur qui a besoin d’outils pour les collecter et les utiliser.
La captation d’informations progresse de manière exponentielle. Les données numériques se multiplient autour de l’agriculteur qui a besoin d’outils pour les collecter et les utiliser.

«On remet l’agriculteur au centre du dispositif», s’est réjoui Jacques Lemaître, président de l’ACTA, à la fin de l’assemblée générale de l’organisation, le 16 juin. Après 60 ans d’expérimentation, les instituts techniques agricoles continuent à être au service de l’agriculteur. «C’est une vraie chance d’avoir des professionnels dans leurs fermes et impliqués sur le sujet de l’innovation», a salué de son côté Philippe Vinçon, directeur de la DGER. Car le défi n’est pas seulement d’innover, pour Christian Huyghe, président du conseil d’orientation scientifique et technique de l’ACTA, il est aussi de «déplacer un équilibre», ce qui n’est possible que si l’innovation s’avère accessible et utile pour l’agriculteur.

Capter l’information

Or, si un domaine a progressé de façon prodigieuse ces dernières années, c’est bien celui de la captation d’information. Les données numériques se multiplient autour de l’agriculteur qui a besoin d’outils pour les collecter et les utiliser. Les Digifermes, un projet inter-instituts qui vise à intégrer, tester et co-construire de nouvelles techniques numériques sur deux fermes expérimentales, travaille à augmenter la performance des exploitations agricoles. Des réflexions sont aussi menées sur les capteurs (lunettes numériques pour avoir les mains libres, par exemple, capteurs connectés au champ…), ou sur les réseaux de transmission, sachant que le faible débit en milieu rural peut constituer un frein au développement des innovations.

Cet objectif d’application est primordial, au risque sinon d’être «devant la donnée comme une poule devant un couteau», souligne Jacques Mathieu, directeur général d’Arvalis. Plus largement, le réseau Numérique et agriculture mis en place par l’ACTA promeut une approche collective pour développer ces nouveaux modèles socio-économiques, les échanges et l’inter-opérabilité des systèmes d’information.

Normaliser la lisibilité des données

La notion d’inter-opérabilité est importante, car de nouvelles applications pourront demain être trouvées dans la mise en relation de ces données. Il faut donc les rendre lisibles par le plus grand nombre d’opérateurs. D’ailleurs, si le big data agricole prend de l’ampleur (lire zoom ci-dessous), il n’est rien comparé à d’autres secteurs d’activités. Les innovations et les informations seront donc de plus en plus exogènes au monde agricole, ce dernier aura la responsabilité de les capter et de les adapter aux préoccupations des agriculteurs.

Au-delà de l’exploitation agricole même, le numérique a également des impacts sur les médias: les réseaux sociaux diversifient les sources, les datas comme la météo, les cours ou les marchés doivent être traités de façon attractive par les journalistes qui devront même, à l’avenir, réfléchir à des articles immersifs (test vidéo 360, réalité virtuelle, etc.), témoigne Arnaud Carpon, journaliste à Terre-net media. Quoi qu’il en soit, l’agriculture ne devra pas faire l’impasse sur la communication. Comme l’indique Philippe Vinçon, «il y a un chemin à trouver pour mieux faire comprendre l’importance de ces technologies, de cette innovation, auprès du consommateur».

Le big data, kesako

Traçabilité, suivi parcellaire, surveillance biologique des cultures… Toutes ces opérations reposent sur le recueil et l’échange de données informatisées (EDI) qui s’est beaucoup développé ces vingt dernières années. Ces messages électroniques doivent cependant être standardisés et harmonisés pour que, quel que soit le capteur ou le logiciel utilisé, ils restent compréhensibles au sein de la filière. C’est le travail d’Agro EDI Europe qui a organisé le 14 juin ses rencontres annuelles.

Cette association rassemble les différents acteurs concernés par les échanges informatisés, travaille à l’adaptation des messages normalisés existants et met à disposition des référentiels de données techniques, des codes qui permettent à tous les utilisateurs de comprendre les données et de les analyser.

Le big data offre ainsi d’importantes possibilités pour aller chercher de la valeur ajoutée en améliorant la compétitivité économique et technique des exploitations agricoles. Le message est d’autant plus important à faire passer en période de crise, où l’on a le plus de mal à innover.

Le big data agricole devra enfin «permettre de redonner confiance en l’agriculteur et donc de faire aimer l’agriculture». Avec de l’autre côté de la chaîne, un consommateur de plus en plus demandeur de transparence, l’EDI a donc un avenir tout tracé…

 

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