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Lait de brebis : une filière à l’épreuvede l’inflation et de la sécheresse

La dernière assemblée générale de l’interprofession lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques, le 23 septembre à Saint-Palais, s’est tenue dans un climat d’inquiétudes plurielles.

L’indice Ipampa montre une augmentation du prix des intrants de plus de 37% en un an, avec des indices qui s’élèvent à 250 points pour les engrais (+150%) et 222 points pour le gazole.
© Gis ID 64

C’est dans un contexte très particulier que cette assemblée générale de l’Interprofession lait de brebis s’est déroulée, dans l’ancien couvent franciscain Chemins-Bideak de Saint-Palais. Des missions et des partenariats élargis pour l’association, avec la suite du processus de contractualisation (entrée en vigueur au 1er octobre 2022), la mise en œuvre de la loi Egalim 2, l’articulation avec l’association interbassin France Brebis Laitière (FBL), l’inscription d’un projet de filière dans le long terme Ambition 2030. Plus anecdotique, mais non moins nécessaire, l’association s’est dotée d’un logo et va conforter sa présence sur la toile avec un site Internet en cours de développement.

Sébastien Buyssière, animateur de la toute jeune association France Brebis Laitière (FBL), et Emmanuel Morin, ingénieur économiste à Idèle, ont été invités à établir un état des lieux national concernant le prix des aliments, dans le contexte géopolitique et social que nous connaissons.

Hausse du prix des intrants

L’indice Ipampa, c’est-à-dire l’indice de référence élaboré à partir du prix des différents intrants, montre une augmentation du prix des intrants de plus de 37% en un an, avec des indices qui s’élèvent à 250 points pour les engrais (+150%) et 222 points pour le gazole. Autrement dit, cette inflation a entraîné une augmentation des charges courantes de 159 €/1 000 litres de lait, et des coûts de production à 220 €/1 000 litres. Une augmentation qui sera difficile à absorber, d’autant que le secteur de la transformation est lui aussi confronté à l’augmentation du prix de l’énergie.

Ces surcoûts peuvent avoir des conséquences dramatiques pour les exploitations aux revenus les plus modestes, parfois négatifs au vu des simulations sur les exploitations de l’observatoire économique ou du réseau Inosys. Une réelle fragilisation du revenu des éleveurs à conjuguer avec la morosité des marchés, et une forte baisse de consommation des produits laitiers estimée par l’institut Kantar : - 6 à - 7% pour les fromages (toutes espèces animales confondues), - 4 à - 10% pour les yaourts/ultrafrais, et plus inquiétants encore, - 14% pour les fromages AB. Une baisse des achats de produits laitiers encore partiellement expliquée, si ce n’est par la perte de pouvoir d’achat des consommateurs. Au risque aussi de freiner l’engagement des producteurs dans le bio.

Navigation à vue

Daniel Bordarrampé, le nouveau président de l’interprofession, ne cachait pas son inquiétude pour la prochaine campagne. «On va naviguer à vue pendant plusieurs mois, l’envolée des prix relève en grande partie d’effets spéculatifs. Nous sommes bien conscients que les laiteries subissent aussi ces augmentations. Reste que les exploitations les plus fragiles en termes de trésorerie doivent être soutenues. Le ministre de l’Agriculture a été Interpellé lors de sa venue à Pau récemment, nous avons besoin d’un soutien de l’état, on attend une réponse rapide…»

À cela, il faut ajouter la sécheresse de ces derniers mois, toujours d’actualité, en particulier sur le Pays basque intérieur. «Elle va aussi impacter les exploitations dans les prochains mois, et il faudra nous atteler, sur le moyen terme, à nous adapter aux évolutions climatiques, à des sécheresses de plus en plus fréquentes, souligne Daniel Bordarrampé. Faire bouger nos systèmes de production, moins compter sur la production fourragère en été, pour mieux exploiter celle du printemps».

La réflexion ne fait que commencer, les producteurs de lait de brebis seront invités à en débattre le 14 octobre, lors des prochaines Assises ovines à Garindein.

Jean-Marc Arranz

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