L'agriculture vue de l'intérieur
A l'invitation de la FDSEA et des JA, le préfet François-Xavier Ceccaldi a visité deux exploitations en Béarn. L'occasion d'échanger sur les problématiques agricoles dans le concret des exploitations.
Outre le préfet F.- X. Ceccaldi, des élus locaux étaient présents à ces visites chez Hounieu à Coarraze puis chez Cassou (photo ci-dessus) à Lannecaube, autour des présidents Henri Bies-Péré (FDSEA) et Gilles Ladaurade (JA).
Le syndicalisme agricole a pour habitude d'accompagner le préfet aux champs En poste dans les Pyrénées-Atlantiques depuis la fin décembre, François-Xavier Ceccaldi avait accepté dès la mi-janvier l'invitation de la FDSEA et des JA, mais télescopage de l'actualité et obligation de réserve en période électorale avaient conduit à différer la visite. C'est désormais chose faite : du moins en partie car le déplacement en Béarn l.e mardi 17 mai sera suivi d'un second périple du côté de Saint-Jean-Pied-de-Port le jeudi 26. Atelier laitier en zone urbanisée
De telles rencontres sur le terrain sont l'occasion d'aborder in situ des thèmes d'actualité. Dans l'exploitation de Maryse et François Hounieu, il fut ainsi question de problématique laitière. Les cours du lait se sont améliorés sur la période 2010-2011 suite à l'accord interprofessionnel signé en 2010, néanmoins avec l'élévation du prix des intrants (aliments) et des charges (énergie, etc.), le revenu des producteurs demeure relativement bas.
Dans ce secteur très urbanisé se pose aussi la question de la pression foncière. De plus, l'exploitation est située en zone vulnérable (PAT) et proche du point de captage d'eau de Bordes. Il en résulte des contraintes environnementales spécifiques (dates et distance d'épandage des effluents des élevages). Le choix de ce site a aussi permis de mettre en lumière le mode de gestion de l'eau en vigueur dans la plaine du gave de Pau depuis le XIXe siècle. Dans ce secteur de grandes cultures (mais) mais aussi de maraîchage, l'irrigation constitue un enjeu majeur dont les agriculteurs mais aussi les citoyens et les élus ont pris la mesure depuis des décennies. La meilleure illustration est la création de la SIPL (société d'irrigation de la plaine du Lagoin). L'une de ses missions est l'entretien du réseau de canaux. Mais cette tàche est aujourd'hui rendue compliquée par des contraintes environnementales (protections d'espèces protégées) : d'où l'inquiétude pour l'irrigation des cultures mais aussi l'abreuvement des animaux. Cette préoccupation particulièrement d'actualité du fait de la sécheresse est encore plus perceptible à Lannecaube, deuxième étape de la visite préfectorale. Même si la situation hydrique départementale n'est nullement comparable à celle de régions comme Poitou-Charente, Jean-Pierre Cassou confirmait que les effets du manque d'eau sont palpables dans le nord-est béarnais.
L'éleveur de Blondes d'Aquitaine et de porcs insistait aussi sur les difficultés économiques des filières animales : persistance de cours très bas du porc et de la viande bovine, flambée des coûts de l'alimentation En raison de cette conjoncture peu favorable, plusieurs projets d'investissement ont été suspendus dans cette exploitation : en particulier, la couverture du stockage du fumier, le changement de matériel (tracteur notamment), la fabrication d'aliment sur place. La décision de reporter ces travaux démontre l'impossibilité de nombreux éleveurs d'effectuer la mise aux normes de leurs installations d'ici 2013. Entre terre et ciel
Lors de deux visites, les débats débordaient aussi sur l'incontournable question du zonage : une situation qui suscite « un sentiment d'injustice » dans les communes classées en zone de plaine (comme Lannecaube ou Coarraze) alors qu'une bonne partie de ces territoires n'a rien de plat !
Autre sujet commun de préoccupation, les nuisibles et les prédateurs. Des vautours jusqu'aux sangliers en passant par les corneilles et les blaireaux, les « ennemis des cultures et des élevages » sont légion : le préfet promettait à cet égard de prendre en considération les arguments des exploitants lors de la signature du prochain arrêté départemental « nuisibles ».
Quant au vautour, M. Ceccaldi se déclarait favorable, après consultation du Conseil national de la protection de la nature, à l'autorisation de « tirs d'effarouchement ». Sur le moyen terme, il annonçait la création de deux zones de dépôt de cadavres d'animaux pour le nourrissage, à titre expérimental et avec toutes les précautions qui s'imposent pour éviter qu'une telle initiative se traduise par un accroissement supplémentaire des populations de vautours. Gageons que cette problématique sera aussi évoquée jeudi prochain en Pays basque
Guy Mimbielle Un préfet « soucieux d'équilibre »À l'issue de la visite des deux exploitations, François-Xavier Ceccaldi se disait « frappé par la diversité spectaculaire de situations » notamment climatique entre un secteur de piémont (Nay) qui a bénéficié d'orages salvateurs alors que les effets du manque d'eau sont déjà perceptibles du côté de Lembeye. Se déclarant à maintes reprises « soucieux d'équilibre », le préfet reconnaissait que l'accroissement des réglementations environnementales constitue un réel problème pour les exploitations confrontées à un contexte économique peu favorable : « Cela me soucie de voir que le revenu de ces éleveurs ne leur permet pas de réaliser la mise aux normes ».
De même en matière de protection de certaines espèces, « j'ai conscience que les nuisibles ou les prédateurs — qui sont des problématiques très différentes — peuvent perturber la vie et le revenu des exploitants ». Le préfet se disait enfin très sensible aux difficultés exprimées par les jeunes agriculteurs, notamment du président Gilles Ladaurade. Il promettait de « voir avec la Banque de France pourquoi les banquiers sont réticents à accorder des financements à des dossiers de JA ». Il souhaitait toutefois terminer son propos sur une note positive en constatant que « dans ce qui va bien, c'est la passion de ces exploitants : c'est pourquoi, je suis heureux d'être aujourd'hui avec eux ».
De telles rencontres sur le terrain sont l'occasion d'aborder in situ des thèmes d'actualité. Dans l'exploitation de Maryse et François Hounieu, il fut ainsi question de problématique laitière. Les cours du lait se sont améliorés sur la période 2010-2011 suite à l'accord interprofessionnel signé en 2010, néanmoins avec l'élévation du prix des intrants (aliments) et des charges (énergie, etc.), le revenu des producteurs demeure relativement bas.
Dans ce secteur très urbanisé se pose aussi la question de la pression foncière. De plus, l'exploitation est située en zone vulnérable (PAT) et proche du point de captage d'eau de Bordes. Il en résulte des contraintes environnementales spécifiques (dates et distance d'épandage des effluents des élevages). Le choix de ce site a aussi permis de mettre en lumière le mode de gestion de l'eau en vigueur dans la plaine du gave de Pau depuis le XIXe siècle. Dans ce secteur de grandes cultures (mais) mais aussi de maraîchage, l'irrigation constitue un enjeu majeur dont les agriculteurs mais aussi les citoyens et les élus ont pris la mesure depuis des décennies. La meilleure illustration est la création de la SIPL (société d'irrigation de la plaine du Lagoin). L'une de ses missions est l'entretien du réseau de canaux. Mais cette tàche est aujourd'hui rendue compliquée par des contraintes environnementales (protections d'espèces protégées) : d'où l'inquiétude pour l'irrigation des cultures mais aussi l'abreuvement des animaux. Cette préoccupation particulièrement d'actualité du fait de la sécheresse est encore plus perceptible à Lannecaube, deuxième étape de la visite préfectorale. Même si la situation hydrique départementale n'est nullement comparable à celle de régions comme Poitou-Charente, Jean-Pierre Cassou confirmait que les effets du manque d'eau sont palpables dans le nord-est béarnais.
L'éleveur de Blondes d'Aquitaine et de porcs insistait aussi sur les difficultés économiques des filières animales : persistance de cours très bas du porc et de la viande bovine, flambée des coûts de l'alimentation En raison de cette conjoncture peu favorable, plusieurs projets d'investissement ont été suspendus dans cette exploitation : en particulier, la couverture du stockage du fumier, le changement de matériel (tracteur notamment), la fabrication d'aliment sur place. La décision de reporter ces travaux démontre l'impossibilité de nombreux éleveurs d'effectuer la mise aux normes de leurs installations d'ici 2013. Entre terre et ciel
Lors de deux visites, les débats débordaient aussi sur l'incontournable question du zonage : une situation qui suscite « un sentiment d'injustice » dans les communes classées en zone de plaine (comme Lannecaube ou Coarraze) alors qu'une bonne partie de ces territoires n'a rien de plat !
Autre sujet commun de préoccupation, les nuisibles et les prédateurs. Des vautours jusqu'aux sangliers en passant par les corneilles et les blaireaux, les « ennemis des cultures et des élevages » sont légion : le préfet promettait à cet égard de prendre en considération les arguments des exploitants lors de la signature du prochain arrêté départemental « nuisibles ».
Quant au vautour, M. Ceccaldi se déclarait favorable, après consultation du Conseil national de la protection de la nature, à l'autorisation de « tirs d'effarouchement ». Sur le moyen terme, il annonçait la création de deux zones de dépôt de cadavres d'animaux pour le nourrissage, à titre expérimental et avec toutes les précautions qui s'imposent pour éviter qu'une telle initiative se traduise par un accroissement supplémentaire des populations de vautours. Gageons que cette problématique sera aussi évoquée jeudi prochain en Pays basque
Guy Mimbielle Un préfet « soucieux d'équilibre »À l'issue de la visite des deux exploitations, François-Xavier Ceccaldi se disait « frappé par la diversité spectaculaire de situations » notamment climatique entre un secteur de piémont (Nay) qui a bénéficié d'orages salvateurs alors que les effets du manque d'eau sont déjà perceptibles du côté de Lembeye. Se déclarant à maintes reprises « soucieux d'équilibre », le préfet reconnaissait que l'accroissement des réglementations environnementales constitue un réel problème pour les exploitations confrontées à un contexte économique peu favorable : « Cela me soucie de voir que le revenu de ces éleveurs ne leur permet pas de réaliser la mise aux normes ».
De même en matière de protection de certaines espèces, « j'ai conscience que les nuisibles ou les prédateurs — qui sont des problématiques très différentes — peuvent perturber la vie et le revenu des exploitants ». Le préfet se disait enfin très sensible aux difficultés exprimées par les jeunes agriculteurs, notamment du président Gilles Ladaurade. Il promettait de « voir avec la Banque de France pourquoi les banquiers sont réticents à accorder des financements à des dossiers de JA ». Il souhaitait toutefois terminer son propos sur une note positive en constatant que « dans ce qui va bien, c'est la passion de ces exploitants : c'est pourquoi, je suis heureux d'être aujourd'hui avec eux ».