La rentrée de la FRSEA sur fond de crises
Conseil d'administration de rentrée pour le syndicat agricole régional qui avait, à cette occasion, invité le président du conseil régional d'Aquitaine, Alain Rousset.
Pour son conseil d'administration de rentrée, la FRSEA Aquitaine a invité Alain Rousset, président du conseil régional, à partager ses travaux. Le GAEC du Plainié (exploitation de tomates, pommes et céréales) à Puymiclan (Lot-et-Garonne) a servi de cadre à cette manifestation. Les sujets de discussion n'ont pas manqué, et cela n'a rien de surprenant quand on connaît les difficultés du monde agricole. Petit tour d'horizon des dossiers chauds du moment.
1 Lait Sur ce dossier, Max Aureille (FRPL) a rappelé la mobilisation syndicale des dernières semaines qui a permis d'aboutir à un accord et à une augmentation du prix indispensable pour les producteurs qui ont à supporter les charges liées aux prêts de trésorerie contractés en 2009 et dont la situation reste encore tendue. Sans oublier la situation des 250 producteurs du GIE Sud Lait dont quelques uns n'ont pas de solution à ce jour. « Au-delà des exploitations, il est également important de fixer les entreprises dans notre région si l'on veut garder une filière dynamique », a ajouté Max Aureille qui a souhaité apporter un éclairage sur la comparaison permanente sur cette filière entre la France et l'Allemagne « qui a fait le choix du développement de la biomasse et du photovoltaique qui procurent aux producteurs une diversification des revenus qui compense un prix du lait plus bas ».
2 Eau Pour Jean-Michel Anaclet (FDSEA des Landes), « là où les efforts ont été faits en réalimentation et en création de réserves, les agriculteurs ont pu amortir les effets d'un été sec ». Il a souligné la nécessité de corriger les effets négatifs de la loi sur l'eau en terme de gestion des débits et des tours d'eau. Par ailleurs, selon le syndicaliste, « il faut renforcer les ressources par des ouvrages structurants qui soutiennent l'étiage et ce, dans l'intérêt de tous, donc on doit financer ces ouvrages au-delà des budgets agricoles car les besoins de l'agriculture ont été estimés à 20 % des besoins globaux. L'État avec les Agences s'est engagé sur 70 % du financement, les Régions pourront-elles accompagner ces projets ? » Le président Rousset s'est montré favorable aux retenues collinaires et à la création de ressources en eau ciblée sur les secteurs les plus déficitaires. Cependant, il n'a pas caché son inquiétude en terme de contraintes financières et a proposé une prochaine rencontre avec la CACG.
3 Distorsions de concurrence François Lafitte (Fruits et Légumes) a mis l'accent sur les distorsions entre pays. Première cible, la gestion des phytosanitaires : « On a souffert longtemps de l'absence d'harmonisation, sur les impasses techniques dans lesquelles se trouvent les producteurs, sur la responsabilité des scientifiques face à l'absence d'alternative ».
Deuxième aspect de cette distorsion : les pays qui ont souhaité renforcer leur production, à l'exemple de l'Allemagne, ont mis en place des politiques favorisant l'emploi saisonnier créant ainsi des distorsions féroces pour nos producteurs français.
Selon M. Lafitte, la prise de conscience en France semble réelle mais tardive. « Que peut-on entreprendre aujourd'hui au niveau de la Région ou des départements ? Quels soutiens peut-on attendre sur l'investissement pour maintenir l'outil de production, sur l'emploi (améliorer l'apprentissage, la formation) ou sur la promotion des produits ? ».
Sylvie Lafourcade, présidente de la commission des agricultrices, a, pour sa part, évoqué le travail engagé par les agricultrices d'Aquitaine pour valoriser les métiers de l'agriculture dans les collèges avec la mallette pédagogique et elle a sollicité la mise en place d'un « chèque formation » pour les agricultrices qui partent en formation.
4 Assurance récolte Denis Lurton (FDSEA de Gironde) a demandé la possibilité d'un prêt relais avec prise en charge des intérêts sur le montant des primes d'assurances multirisques que l'agriculteur doit payer en octobre et ce, jusqu'à la date de versement de l'aide, au printemps. Expérimentation Bernard Palazo, du Lot-et-Garonne, a interpellé Alain Rousset sur la disparition de l'AGCA (grandes cultures), faute de crédits pour poursuivre l'expérimentation indispensable pour les grandes cultures. « Cette production de masse a également besoin d'être soutenue, plus que décriée. Nous devons rester prudents face aux hausses de cours actuelles Sur le changement climatique, je suis chagriné d'apprendre que la Région pense confier un groupe de travail sur le changement climatique à une personne médiatisée, surtout par elle-même, et diplômée de photographie ».
Sur ce point, Alain Rousset précisait qu'il ne confiait pas ce groupe de réflexion à Yann Arthus Bertrand, mais qu'il comptait justement sur sa médiatisation pour communiquer et faire la promotion de la Région Aquitaine. Sur les grandes cultures, comme sur les autres, il est prêt à accompagner les projets scientifiques et notamment à réfléchir au réchauffement climatique avec une stratégie sur les productions.
Le président Rousset a aussi souligné la volonté et l'engagement de la Région sur la recherche avec la création d'une école supérieure d'agronomie à Bordeaux. Il a également lancé l'idée d'un colloque sur l'agriculture allemande pour mieux la comprendre et la connaître car sur de nombreuses productions d'Aquitaine, on établit souvent la comparaison. La question du foncier agricole et de son prix sera également au cours des préoccupations du conseil régional.
1 Lait Sur ce dossier, Max Aureille (FRPL) a rappelé la mobilisation syndicale des dernières semaines qui a permis d'aboutir à un accord et à une augmentation du prix indispensable pour les producteurs qui ont à supporter les charges liées aux prêts de trésorerie contractés en 2009 et dont la situation reste encore tendue. Sans oublier la situation des 250 producteurs du GIE Sud Lait dont quelques uns n'ont pas de solution à ce jour. « Au-delà des exploitations, il est également important de fixer les entreprises dans notre région si l'on veut garder une filière dynamique », a ajouté Max Aureille qui a souhaité apporter un éclairage sur la comparaison permanente sur cette filière entre la France et l'Allemagne « qui a fait le choix du développement de la biomasse et du photovoltaique qui procurent aux producteurs une diversification des revenus qui compense un prix du lait plus bas ».
2 Eau Pour Jean-Michel Anaclet (FDSEA des Landes), « là où les efforts ont été faits en réalimentation et en création de réserves, les agriculteurs ont pu amortir les effets d'un été sec ». Il a souligné la nécessité de corriger les effets négatifs de la loi sur l'eau en terme de gestion des débits et des tours d'eau. Par ailleurs, selon le syndicaliste, « il faut renforcer les ressources par des ouvrages structurants qui soutiennent l'étiage et ce, dans l'intérêt de tous, donc on doit financer ces ouvrages au-delà des budgets agricoles car les besoins de l'agriculture ont été estimés à 20 % des besoins globaux. L'État avec les Agences s'est engagé sur 70 % du financement, les Régions pourront-elles accompagner ces projets ? » Le président Rousset s'est montré favorable aux retenues collinaires et à la création de ressources en eau ciblée sur les secteurs les plus déficitaires. Cependant, il n'a pas caché son inquiétude en terme de contraintes financières et a proposé une prochaine rencontre avec la CACG.
3 Distorsions de concurrence François Lafitte (Fruits et Légumes) a mis l'accent sur les distorsions entre pays. Première cible, la gestion des phytosanitaires : « On a souffert longtemps de l'absence d'harmonisation, sur les impasses techniques dans lesquelles se trouvent les producteurs, sur la responsabilité des scientifiques face à l'absence d'alternative ».
Deuxième aspect de cette distorsion : les pays qui ont souhaité renforcer leur production, à l'exemple de l'Allemagne, ont mis en place des politiques favorisant l'emploi saisonnier créant ainsi des distorsions féroces pour nos producteurs français.
Selon M. Lafitte, la prise de conscience en France semble réelle mais tardive. « Que peut-on entreprendre aujourd'hui au niveau de la Région ou des départements ? Quels soutiens peut-on attendre sur l'investissement pour maintenir l'outil de production, sur l'emploi (améliorer l'apprentissage, la formation) ou sur la promotion des produits ? ».
Sylvie Lafourcade, présidente de la commission des agricultrices, a, pour sa part, évoqué le travail engagé par les agricultrices d'Aquitaine pour valoriser les métiers de l'agriculture dans les collèges avec la mallette pédagogique et elle a sollicité la mise en place d'un « chèque formation » pour les agricultrices qui partent en formation.
4 Assurance récolte Denis Lurton (FDSEA de Gironde) a demandé la possibilité d'un prêt relais avec prise en charge des intérêts sur le montant des primes d'assurances multirisques que l'agriculteur doit payer en octobre et ce, jusqu'à la date de versement de l'aide, au printemps. Expérimentation Bernard Palazo, du Lot-et-Garonne, a interpellé Alain Rousset sur la disparition de l'AGCA (grandes cultures), faute de crédits pour poursuivre l'expérimentation indispensable pour les grandes cultures. « Cette production de masse a également besoin d'être soutenue, plus que décriée. Nous devons rester prudents face aux hausses de cours actuelles Sur le changement climatique, je suis chagriné d'apprendre que la Région pense confier un groupe de travail sur le changement climatique à une personne médiatisée, surtout par elle-même, et diplômée de photographie ».
Sur ce point, Alain Rousset précisait qu'il ne confiait pas ce groupe de réflexion à Yann Arthus Bertrand, mais qu'il comptait justement sur sa médiatisation pour communiquer et faire la promotion de la Région Aquitaine. Sur les grandes cultures, comme sur les autres, il est prêt à accompagner les projets scientifiques et notamment à réfléchir au réchauffement climatique avec une stratégie sur les productions.
Le président Rousset a aussi souligné la volonté et l'engagement de la Région sur la recherche avec la création d'une école supérieure d'agronomie à Bordeaux. Il a également lancé l'idée d'un colloque sur l'agriculture allemande pour mieux la comprendre et la connaître car sur de nombreuses productions d'Aquitaine, on établit souvent la comparaison. La question du foncier agricole et de son prix sera également au cours des préoccupations du conseil régional.