La perspective du double prix du lait
Après plusieurs échecs successifs dans les négociations sur le prix du lait, la section lait s'est retrouvée mardi soir 27Â juillet pour mieux comprendre la situation.
Sur le marché mondial, les cours du beurre et de la poudre se maintiennent à des niveaux très élevés et il est à noter que les stocks de beurre sont quasi inexistants aujourd'hui. Dans ce contexte plutôt favorable, on constate une certaine progression de la collecte mondiale. Depuis quelques semaines ce phénomène se fait également sentir en France, mais pas dans le Sud-Ouest où la collecte est en repli de 4 % par rapport à la campagne dernière.
Collecte régionale en repli Guillaume Bourge, animateur de la FRPL (fédération régionale des producteurs de lait), souligne même un décrochage inquiétant dans certains départements de la région. Les Landes, se situent dans la moyenne régionale en matière de réalisation du quota administratif (- 18 %). « Cette situation de sous-réalisation n'est pas nouvelle mais elle s'accentue chaque année un peu plus » précise-t-il. Certains responsables d'entreprises tiennent à préciser que les trois outils industriels de la région (Chaumes à Jurançon, Danone à Villecomtal et 3A à Lons), ont capacité à absorber un volume équivalent au quota régional.
Cependant, il faut aussi avoir en tête que les industriels ont compris que faire venir du lait d'autres régions de France ne coûtait pas forcément plus cher que de collecter des zones un peu excentrées de leur coeur de collecte. C'est pour ces raisons que certains producteurs du GIE Sud Lait ont du mal à trouver des entreprises pour collecter leur production.
Quant au prix, les indicateurs économiques étant aujourd'hui favorables, les producteurs sont en droit d'attendre un redressement rapide des cours, mais faute d'accord sur les modalités de calcul, les entreprises traînent à annoncer leurs chiffres et on risque de constater un décrochage important entre entreprises sur les troisième et quatrième trimestres. La FNPL demande une fixation du prix du lait qui découle de plusieurs indicateurs : valorisation des produits, coûts de production et, dans une certaine mesure, corrélation avec le prix allemand.
Les entreprises, quant à elles, se plaignent des difficultés qu'elles ont à faire passer les hausses à la grande distribution. Elles ne sont donc pas pressées d'appliquer l'accord de juin 2009 qui devrait amener à une hausse de 31,10 €/tonne.
Deux prix différents Dans un contexte de prix aussi incertain, des entreprises envisagent déjà une véritable différentiation du prix du lait, avec un paiement à un prix moindre du lait dès l'hiver 2010. Cette notion de « volume A » et « volume B » payé à deux prix différents semble aujourd'hui acté, mais derrière ce schéma, le principal risque est la dégradation du prix moyen payé aux producteurs.
En effet, si, dans nos régions le « volume A » correspond à 90 % du quota, compte tenu de notre sous-réalisation chronique, le prix ne devrait pas évoluer côté producteur.
Mais le risque c'est de voir arriver dans nos usines du lait payé au prix « du volume B » pour faire des produits à forte valeur ajoutée. C'est là où les producteurs devront être exigeants afin d'obtenir la transparence sur la valorisation de ces litrages payés à un coût moindre.
Ce lait ne doit pas venir sur le marché des produits de grande consommation sous peine d'accélérer encore les cessations d'activité car il ne faut pas oublier qu'en 2015, les quotas n'existeront plus et les volumes ne seront plus attachés à un territoire. C'est pourquoi la FNPL a lancé un plan d'action FNPL 2015 afin que la filière soit en mesure de maîtriser les volumes. Gaëlle Huart
Collecte régionale en repli Guillaume Bourge, animateur de la FRPL (fédération régionale des producteurs de lait), souligne même un décrochage inquiétant dans certains départements de la région. Les Landes, se situent dans la moyenne régionale en matière de réalisation du quota administratif (- 18 %). « Cette situation de sous-réalisation n'est pas nouvelle mais elle s'accentue chaque année un peu plus » précise-t-il. Certains responsables d'entreprises tiennent à préciser que les trois outils industriels de la région (Chaumes à Jurançon, Danone à Villecomtal et 3A à Lons), ont capacité à absorber un volume équivalent au quota régional.
Cependant, il faut aussi avoir en tête que les industriels ont compris que faire venir du lait d'autres régions de France ne coûtait pas forcément plus cher que de collecter des zones un peu excentrées de leur coeur de collecte. C'est pour ces raisons que certains producteurs du GIE Sud Lait ont du mal à trouver des entreprises pour collecter leur production.
Quant au prix, les indicateurs économiques étant aujourd'hui favorables, les producteurs sont en droit d'attendre un redressement rapide des cours, mais faute d'accord sur les modalités de calcul, les entreprises traînent à annoncer leurs chiffres et on risque de constater un décrochage important entre entreprises sur les troisième et quatrième trimestres. La FNPL demande une fixation du prix du lait qui découle de plusieurs indicateurs : valorisation des produits, coûts de production et, dans une certaine mesure, corrélation avec le prix allemand.
Les entreprises, quant à elles, se plaignent des difficultés qu'elles ont à faire passer les hausses à la grande distribution. Elles ne sont donc pas pressées d'appliquer l'accord de juin 2009 qui devrait amener à une hausse de 31,10 €/tonne.
Deux prix différents Dans un contexte de prix aussi incertain, des entreprises envisagent déjà une véritable différentiation du prix du lait, avec un paiement à un prix moindre du lait dès l'hiver 2010. Cette notion de « volume A » et « volume B » payé à deux prix différents semble aujourd'hui acté, mais derrière ce schéma, le principal risque est la dégradation du prix moyen payé aux producteurs.
En effet, si, dans nos régions le « volume A » correspond à 90 % du quota, compte tenu de notre sous-réalisation chronique, le prix ne devrait pas évoluer côté producteur.
Mais le risque c'est de voir arriver dans nos usines du lait payé au prix « du volume B » pour faire des produits à forte valeur ajoutée. C'est là où les producteurs devront être exigeants afin d'obtenir la transparence sur la valorisation de ces litrages payés à un coût moindre.
Ce lait ne doit pas venir sur le marché des produits de grande consommation sous peine d'accélérer encore les cessations d'activité car il ne faut pas oublier qu'en 2015, les quotas n'existeront plus et les volumes ne seront plus attachés à un territoire. C'est pourquoi la FNPL a lancé un plan d'action FNPL 2015 afin que la filière soit en mesure de maîtriser les volumes. Gaëlle Huart