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Après la tub, Jean-François Goyhenx s'est reconstruit et participera à Journée de l'élevage

Le samedi 10 septembre, la chambre d’agriculture et la Fédération des Comices des Pyrénées-Atlantiques organisent la Journée de l’élevage et de l’innovation à Morlaàs, place de la Hourquie. Après avoir vu son troupeau décimé par la tuberculose bovine en 2018, Jean-François Goyhenx participera, pour la deuxième fois consécutive, au concours départemental des Blondes d’Aquitaine.

jean-francois goyhenx
Après l’élimination de l’ensemble de son troupeau suite à la tuberculose découverte en 2018, Jean-François Goyhenx a misé sur la génétique en faisant le choix de repartir avec des bêtes inscrites.
© Le Sillon.info - B. Ducasse

Certaines fatalités peuvent se transformer en opportunités… Jean-François Goyhenx, 40 ans, est producteur de bovins à Castetbon, sur 108 hectares de SAU. Il y a 3 ans, la tuberculose bovine a terrassé son troupeau allaitant. Situé en plein cœur du noyau tuberculeux du département des Pyrénées-Atlantiques, l’éleveur se souvient comme si c’était hier de cette fin d’année 2018 qui a suivi la prophylaxie. «Deux sont sorties positives puis au final il y en a eu cinq», raconte-t-il. Au total, les 172 bêtes de sa ferme seront abattues, dont «103 de plus de deux ans».

Une reconstruction salvatrice

Une épreuve qui n’entachera pas la jovialité naturelle de ce solide Béarnais. «On était à une phase où on devait trier les bêtes. Mais pas à ce point-là, ironise-t-il. Cette sélection devait prendre 10 ans mais finalement n’a duré que six mois». S’il parvient à prendre cette légèreté de ton, à peine trois ans après, c’est que la tuberculose a littéralement bouleversé son quotidien.

Une rencontre faite lors des expertises d’indemnisation avant l’abattage de ses bêtes changera sa vision de l’élevage. Transformera sa malchance en chance. Parmi la délégation, figure Hervé Lard, visage reconnu dans le milieu de la Blonde d’Aquitaine, installé à Saubrigues dans les Landes. Le courant passe entre les deux hommes et l’aîné, qui prend sa retraite, propose alors de lui vendre ses bêtes.

Après quelques semaines de réflexion, le Béarnais accepte et, «entre juillet et septembre», voit arriver des vaches de Domezain mais aussi 30 bêtes «de moins de dix ans» de Saubrigues regarnir sa stabulation. Au total, 102 vaches regagneront les prés de Castetbon.

100% des bêtes inscrites

Une partie de son nouveau cheptel étant inscrite à l’UPRA, Jean-François Goyhenx adopte alors une nouvelle conduite : il décide tout naturellement d’adhérer aux services de Bovins Croissance pour le suivi de son troupeau. Cet accompagnement va changer sa vision. «J’ai réellement découvert une autre approche notamment à travers la pesée, confie le quadragénaire. Avant, j’assistais à 9 vêlages sur 10 et il y avait peu de lait. Aujourd’hui, elles le font 9 fois sur 10 seules et il y en a.»

Lui qui produit environ 40 broutards par an, engraisse également des vaches. Depuis ces changements, il voit la différence. «C’est vrai qu’avant quand on arrivait à 500 kg, c’était un exploit. Aujourd’hui, quand on ne les fait pas, on fait un peu la gueule», souligne-t-il.

Depuis cette reconstruction, Jean-François Goyhenx a découvert également l’univers des concours. Aux côtés de ses deux jeunes fils, le Covid-19 lui permettra de s’exercer au dressage avant l’échéance. «Ce nouveau troupeau est beaucoup plus docile que mon ancien», souligne-t-il. Sa première participation se fera au départemental 2021 de Saint-Palais avec une bête de chez Hervé Lard. «Elle était déjà dressée», avoue-t-il.

La dernière place glanée n’entachera pas sa joie de participer à cette grande première. «Les éleveurs sont très gentils et quand on voit cette ribambelle de bêtes… C’est vraiment un beau moment de partage et une ambiance très conviviale», souligne celui qui, par la suite, remontera sur le ring de la foire de Navarrenx ce début d’année, avec deux bêtes, «inscrites dans la même catégorie et qui ont finit dernières.»

Lent apprentissage

En attendant de peaufiner son apprentissage et de se familiariser avec tous les rouages du milieu, Jean-François Goyhenx compte poursuivre sa formation le 10 septembre prochain au départemental de Morlaàs, avec Salamanque, Sauge et Sullivan. «Ce sont des bêtes issues d’un taureau basque de l’élevage de Jean-Vincent Garat à Labastide-Clairence.»

En attendant de faire de bons résultats sur les concours, l’éleveur ne cache pas sa satisfaction d’avoir acquis ce troupeau confirmé chez son ami landais. «Je travaille sur la génétique pour me construire un cheptel souche avec cette lignée. Aujourd’hui, 50 bêtes en sont issues.» Son pari sur l’avenir est d’ailleurs largement nourri de nouvelles ambitions. «On va rester patient mais à la longue, je veux vraiment avoir 100% de mes bêtes inscrites pour pouvoir, peut-être un jour, me faire un nom dans la profession.»

B. Ducasse

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