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Arboriculture fruitière : congrès vitaminés au pays du kiwi

Réunie à  Dax les 26 et 27 janvier, la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) a insisté sur les besoins d'une réduction des charges de production et a demandé au ministre l'élaboration d'un plan de développement de la filière.

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Durant deux jours, la ville de Dax a endossé le statut de capitale française de l'arboriculture fruitière. Les 26 et 27 janvier, la cité thermale a accueilli le 65e congrès de la Fédération nationale des producteurs de fruit (FNPF). Une vraie reconnaissance pour le département des Landes, qui dispose d'une filière kiwi très dynamique, les Pays de l'Adour représentant le plus grand terroir kiwicole de l'Hexagone. En présence de délégations venues des principales régions de production, les débats ont permis de balayer les différentes problématiques d'actualité pour la production fruitière. Bien entendu, la loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche (LMAP) et la mise en place de la contractualisation ont monopolisé une grande partie des interventions (lire ci dessous). Malgré la légère embellie de 2010, la filière continue de souffrir de nombreux maux. « Heureusement, la plupart des campagnes 2010 ont été meilleures que celles de 2009. Le contraire aurait été désastreux tant la crise de 2009 a fait de dégàts, a déclaré Bruno Dupont, président de la FNPF. Cependant, nous n'ignorons pas que des producteurs de fruits arrachent, en ce moment, leur verger, preuve que le pire n'est pas forcément derrière nous ». « Ma politique est celle de l'augmentation de la production agricole française » Face à  ce constat, les professionnels en appellent à  un véritable plan de développement de l'arboriculture fruitière. Un plan ambitieux qui s'appuierait sur un programme de replantation mais aussi sur un soutien fort à  la recherche ainsi que sur des démarches de promotion et de communication. Ce souhait a été accueilli favorablement par le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, venu clôturer les travaux. Toutefois, celui-ci s'en est tenu à  des déclarations d'intention. « Je suis favorable au plan de développement que vous proposez, car ma politique est celle d'une augmentation de la production agricole française », a-t-il confirmé. Dans le même temps, le ministre s'est montré désireux de faire avancer des dossiers qui piétinent et qui irritent fortement les producteurs, en particulier celui de l'écart de compétitivité par rapport à  leurs voisins européens. Après la baisse d'un euro du coût horaire du travail occasionnel accordée par l'État en 2010, la FNPF attend qu'une démarche similaire soit entreprise vis-à -vis des emplois permanents. En effet, « il reste la moitié du chemin à  parcourir », a confirmé Bruno Le Maire, qui a confié au député des Bouches-du-Rhône, Bernard Reynès, la mission d'explorer les voies possibles en la matière. Besoin d'une harmonisation européenne De même, au sujet de la réduction des traitements phytosanitaires, la FNPF demande « d'aller très vite vers plus d'Europe » et « une harmonisation » de la réglementation. « Les distorsions engendrées par des règles différentes sont plus que pénalisantes. S'imposer de nouvelles contraintes revient à  se tirer une balle dans le pied », a signifié Bruno Dupont. Le ministre s'est déclaré totalement en phase avec les attentes des producteurs de fruits, affirmant : « Nous devons nous assurer que nos voisins européens font la même chose que nous car, dans le cas contraire, vous ne pourrez pas suivre en terme de compétitivité ». À court terme également, la FNPL espère voir aboutir les dossiers de l'assurance récolte et de la caisse de solidarité sanitaire. « Il est urgent d'ébaucher un cadre concernant l'assurance récolte », a insisté son président. Les producteurs de fruits attendent en outre les conclusions très prochaines du gouvernement quant « aux conditions et modalités de mise en oeuvre » de la réassurance publique. Bruno Le Maire veut que le dispositif soit « opérationnel pour la campagne 2012 ». S'agissant de la caisse de solidarité « fruits », contre les aléas sanitaires, le ministre a confirmé sa promesse de financer ses dépenses à  hauteur de 65 %. « Je reconnais que vous avez concrétisé votre engagement quant à  la création de cette caisse, je tiendrai donc le mien », a-t-il affirmé. Cette démarche constitue notamment un préalable indispensable à  l'annonce d'un plan national « sharka ». La question de la cotisation obligatoire des producteurs pour cette caisse devrait être résolue rapidement. Enfin, réclamé depuis 11 ans (!) par la production fruitière, l'inventaire verger a été également inscrit dans la loi de modernisation par les parlementaires. Les producteurs attendent désormais la publication du décret qui mettra en oeuvre sa réalisation. « Cet inventaire servira tant l'économie de la filière que le suivi sanitaire des vergers », a martelé Bruno Dupont. Le décret est en cours de rédaction et le ministre s'est engagé à  le rendre « opérationnel avant l'été 2011 ». Fabien Brèthes Main tendue à  la filière légumes Dans le cadre de son discours de clôture, le président de la FNPF, Bruno Dupont, a évoqué la proposition d'un mariage syndical à  l'endroit des productions légumières. Selon lui cette démarche se justifie aisément, « peut-on encore aujourd'hui faire cohabiter un syndicalisme spécialisé fruit et un autre légume ? Notre fédération nationale des producteurs de fruits pose la question et tend la main vers sa consoeur dont les problématiques sont majoritairement communes : main-d'oeuvre, phytosanitaire, OCM, concurrence de l'importation, pour n'en citer que quelques-unes. De plus, de nombreux légumes ne sont-ils pas des fruits ? ». Même si le rapprochement (s'il a lieu) devrait prendre du temps, cette annonce a au moins le mérite d'engager clairement la réflexion.
« L'économie de la filière est un sujet préoccupant, cela transparaît dans mes propos. Sa structuration l'est tout autant. Le temps de la dispersion, où l'on pouvait se payer le luxe de multiplier les structures et les financer est derrière nous. Le nombre de producteurs, d'exploitations, les surfaces en production diminuent, il est temps de concentrer pour viser une plus grande efficacité », a conclu le président du syndicat.
Plan national de lutte contre la sharka Maladie virale des arbres fruitiers à  noyau (pêchers, abricotiers et pruniers), la sharka a fait des ravages dans le Sud-Est de la France ces dernières années. Le département de la Drôme est particulièrement touché. Un plan national de lutte a été annoncé en septembre 2010. « Nous attendons les contours et les détails de ce plan », a réclamé Bruno Dupont, puisque la condition du soutien public a été remplie par les producteurs : la caisse de solidarité sanitaire est en place.
Les producteurs ont eu l'assurance qu'une convention sera signée « avant la fin avril » pour la mise en place d'un système d'indemnisation des agriculteurs sinistrés. Toutefois, le ministre de l'Agriculture reconnaît que ses services et la profession « butent » actuellement sur les niveaux d'indemnisation au titre du plan sharka.
Pour la FNPF, ce plan fait partie des dossiers urgents à  traiter, « nous avons beaucoup travaillé ces sujets en 2010, de nombreuses réunions ont eu lieu ces derniers mois. L'urgence est de mise pour les producteurs concernés ».
Lancement des trophées de l'installation Le syndicat Jeunes Agriculteurs (JA) et son président Jean-Michel Schaeffer ont lancé, avec la FNPF, les « trophées de l'installation ». L'opération débute dans la filière des fruits, mais les JA ont bien l'intention de la diffuser au sein de toutes les autres productions agricoles. L'objectif : assurer le renouvellement des générations en agriculture en donnant envie de s'installer aux candidats. Ces « Trophées de l'installation » seront remis lors de la prochaine finale nationale de labour, les 16 et 18 septembre 2011, dans le Bas-Rhin. « Le métier d'arboriculteur séduit de moins en moins les jeunes », a relevé le président Bruno Dupont. La FNPL s'associe donc à  ce chantier afin de stimuler l'installation arboricole.
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