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L'extension des vignobles bio s'accélère

Depuis trois ans, l'extension des surfaces de vignes en bio ou en conversion s'accélère dans toutes les régions de production. Les mesures d'aide à  la conversion et la meilleure valorisation des vins bio l'expliquent pour beaucoup.

file-Avec des prix de 50 à  100 % plus élevés que les conventionnels, les vins bios attirent de plus en plus de vignerons. Mais ce différentiel rebute aussi les consommateurs. © Réussir/P. C.
Avec des prix de 50 à  100 % plus élevés que les conventionnels, les vins bios attirent de plus en plus de vignerons. Mais ce différentiel rebute aussi les consommateurs. © Réussir/P. C.
Les vins bio occupent environ 5 % de la SAU viticole française aujourd'hui, soit 40.000 ha en 2009 selon les chiffres de l'Agence bio (environ 1,4 million d'hectolitres), dont 40 % sont en conversion au mode de production biologique. Ces surfaces ont augmenté de 39 % entre 2008 et 2009. L'extension des vignobles bio ou en conversion s'accélère depuis trois ans et concerne l'ensemble des régions viticoles françaises. Le plan Barnier de 2007 a fixé l'objectif de 6 % de SAU viticole bio en France à  l'horizon 2012, mais ce dernier « devrait être dépassé », affirme le directeur général de l'Association interprofessionnelle des vins biologiques du Languedoc-Roussillon (AIVB-LR). L'interprofession bio du Languedoc a organisé le 24 novembre une table ronde réunissant les trois principaux bassins de production français (Bordeaux, vallée du Rhône et Languedoc) sur l'avenir de la filière des vins bio. Un engouement croissant Le nombre d'exploitations viticoles bio en France est passé, lui, de près de 2.000 en 2007 à  3.000 environ en 2009. La première région de production de vins bio est le Languedoc-Roussillon (hausse de 52 % des surfaces entre 2008 et 2009), suivie par la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ( + 35 %) et l'Aquitaine en troisième position ( + 45 %). Cet engouement croissant chez les vignerons français s'explique d'abord par les mesures d'aides à  la conversion. Le plan Barnier de 2007 et le bilan de santé de la PAC de 2008 ont clairement choisi la voie de l'incitation au développement du mode de production bio plus respectueux de l'environnement. Mais il n'existe toujours pas de règlement de vinification biologique au niveau européen, seule la mention « vins issus de raisins de l'agriculture biologique » est apposée sur les bouteilles. Le logo français Agriculture biologique (AB) peut néanmoins être utilisé. Des prix et des coûts de production plus élevés Ensuite, les écarts de prix rémunérateurs entre les vins bio et conventionnels attirent ces vignerons. Les prix des vins bio en vins de pays rouge et rosé sont 50 % à  100 % plus élevés que ceux des conventionnels. Ces prix plus hauts s'expliquent par des coûts de production plus élevés liés au mode de production biologique et des écarts de rendements entre les deux filières. « La crise est également un accélérateur des conversions en bio dans le Bordeaux », souligne Christophe Chàteau, responsable communication interne à  l'interprofession des vins de Bordeaux (CIVB). Ces vins sont également bien valorisés car il y a un décalage entre l'offre et la demande. L'AIVB-LR s'attend à  un doublement des volumes de vins bio produits en France d'ici 2012, les estimant à  172 millions de cols dans deux ans. Cependant, dans les différentes interprofessions viticoles (Inter Rhône, CIVB, CIV Languedoc), on ne souhaite pas que l'engouement des vignerons pour le bio explose, auquel cas la niche n'en sera plus une « et les prix de vente diminueront », explique Brice Eymard, responsable du service économique d'Inter Rhône. Des prix qui rebutent les consommateurs Néanmoins, comparés à  d'autres produits bio très prisés des consommateurs comme les fruits et légumes, le lait et les oeufs, les vins sont confrontés à  une plus faible demande en France même si les vins bio recrutent beaucoup de nouveaux consommateurs. Le prix plus élevé des produits bio rebute toujours une majorité de consommateurs. « Nous devons communiquer davantage vers le consommateur sur les valeurs de qualité, de protection de l'environnement et de la santé des vins bio », réplique le président de l'AIVB-LR, Thierry Julien. Les Français ne feraient pas encore assez la différence entre les deux modes de production bio et conventionnel.  Deux incertitudes Deux incertitudes à  l'avenir préoccupent la filière des vins bio, producteurs et négociants. Tout d'abord 43 % des vins bio produits en France sont destinés à  l'export, l'Allemagne absorbant le quart des ventes vers l'étranger et l'Europe 82 %. Mais la concurrence de l'Italie et de l'Espagne est très forte. De plus, en France, au sein des circuits commerciaux, on constate une sous-représentation de la grande distribution ; or 84 % des volumes des achats des ménages sont vendus en grandes et moyennes surfaces (GMS). Ce circuit de distribution est donc à  développer pour les vignerons bio.
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