Aller au contenu principal

Début de vendanges optimistes en Jurançon

Même si la prudence reste de mise, les vendanges qui ont débuté le 27 septembre, chez les coopérateurs de la cave coopérative de Gan, semblent annoncer une excellent millésime.

file-Sur les sept cents hectares de vignes traités par la cave coopérative de Gan, les vendanges qui débutent pour les terroirs précoces vont s'étaler sur près de deux mois. © Le Sillon
Sur les sept cents hectares de vignes traités par la cave coopérative de Gan, les vendanges qui débutent pour les terroirs précoces vont s'étaler sur près de deux mois. © Le Sillon
Lundi 27 septembre, à  Aubertin, en plein coeur du Béarn. Sous un soleil radieux et avec la chaîne des Pyrénées en toile de fond, les premiers coups de sécateurs sont donnés dans les vignes du chàteau de Navailles, propriété de la cave coopérative de Jurançon. C'est le début des vendanges 2010 pour les 230 coopérateurs. Une quarantaine de saisonniers encadrée par une équipe de la coopérative s'affaire dans ce décor paradisiaque. « Il s'agit aujourd'hui de réaliser la première trie sur le cépage gros Manseng, explique Thierry Foncier, le technicien de la coopérative. Cela consiste à  récolter près de la moitié des grappes afin d'aérer la vigne ».
Le produit de cette première récolte va donner un Jurançon sec, pas trop alcoolisé, mais qui sera marqué par un goût fruité prononcé. Ce vin représente environ un tiers de la production de la coopérative. Les grappes qui sont conservées sur la vigne vont bénéficier, quant à  elles, d'un meilleur ensoleillement et d'un regain de sève dans le pied de vigne.
Conditions climatiques idéales
Afin de faciliter la manipulation des grappes, mais aussi de leur assurer une plus grande aération, la partie inférieure du feuillage a déjà  été préalablement éclaircie. L'objectif de toutes ces démarches est de protéger les raisins de l'humidité qui pourrait provoquer l'apparition de moisissures, préjudiciables à  la qualité du vin. « Les grappes qui restent vont profiter aussi de l'effet de Foehn qui souffle ici à  partir de la mi-octobre, rajoute Thierry Foncier. C'est une des particularités de notre vignoble ». Il devrait en résulter un passerillage (effet de déshydratation) des baies qui assurera la production d'un vin moelleux de grande qualité.
Sur les sept cents hectares de vignes traités par la cave coopérative, les vendanges qui débutent pour les terroirs précoces vont s'étaler sur près de deux mois. « Cela aussi constitue une particularité du vignoble L'idée est de vendanger lorsque le raisin est à  bonne maturité », poursuit le technicien. Même si l'état actuel de la vigne semble augurer un excellent millésime, les semaines à  venir s'annoncent donc cruciales. « Nous disposons aujourd'hui d'un très bon potentiel, mais il faut être prudent, car la période de récolte reste déterminante », nuance Henri Estreboou, président de la cave coopérative. Celui-ci entend tout de même rester confiant, « pour l'instant tout est réuni pour avoir un très bon millésime ».
Il est vrai que les conditions climatiques de l'année 2010 ont été, pour l'heure, particulièrement favorables à  la vigne dans notre région. L'hiver long et froid s'est avéré bénéfique pour les réserves de la plante, alors que le printemps humide a contribué à  une belle sortie. Par la suite, l'été chaud et ensoleillé a favorisé la floraison.
Dernièrement, les pluies du mois de septembre ont permis une régénération du feuillage et une relance de son activité avant d'aborder la phase de maturation du raisin. De plus, les températures nocturnes fraîches de ces derniers jours ont assuré des conditions optimales à  la vigne. Gràce à  l'ensemble de ces conditions climatiques, la qualité sanitaire des baies est également au rendez-vous. « Ces conditions ont permis d'avoir aujourd'hui une excellent rapport entre la qualité des raisins et leurs quantités », confirme Pierre Pommé, le chef de culture. Après trois années marquées par une production réduite, en raison notamment d'épisodes de grêle, les dirigeants de la cave coopérative de Jurançon espèrent que ce millésime 2010 va permettre de corriger la situation.
En effet, de bonnes vendanges, permettraient à  la structure de reconstituer des stocks, fortement amputés au cours des dernières années et qui représentent aujourd'hui moins d'une année de commercialisation. « Nous sommes totalement tributaires des volumes de production, confirme le directeur commercial, Bertrand Pédeflous. Nous espérons donc profiter d'un effet millésime ».
Dans les vignes adossées à  la colline, où résonnent les bruits fermes des sécateurs, l'heure est donc à  l'optimisme. Si le temps le permet, la cave coopérative pourra même, dans quelques semaines, procéder aux fameuses vendanges tardives. Cette récolte réalisée durant les mois de novembre et décembre permet la production de vins puissants, gràce au phénomène de concentration en sucre. Cette démarche fait aujourd'hui l'objet d'une appellation à  part entière pour la coopérative.
Fabien Brèthes Une semaine plus tôt à  Bellocq Depuis le 1er octobre 2000, la coopérative vinicole de Bellocq a été reprise par la cave coopérative de Gan. « Il s'agit encore pour nous d'une appellation en reconstruction », témoigne le responsable commercial Bertrand Pédeflous. Les vendanges y ont débuté une semaine plus tôt que celles de Jurançon. Dès le 20 septembre, les vignerons ont commencé la récolte des Cabernet Franc, Cabernet Sauvignon et Tannat, qui composent cette production. Ces cépages vont servir à  l'élaboration des appellations rouge et rosé du Béarn, bénéficiant d'une appellation d'origine contrôlée (AOC).
Ce vignoble de 150 hectares regroupe près de 70 coopérateurs, pour une production totale avoisinant les 8.000 hectolitres. Comme pour le Jurançon, le début des vendanges laisse augurer un excellent millésime. « Même s'il reste encore du travail pour gagner de nouveaux consommateurs, nous restons très optimistes », confie le responsable commercial. La démarche entreprise il y a près de dix ans « porte aujourd'hui ses fruits, d'autant que le consommateur revient un petit peu vers ce genre de produit ».
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

La vallée d’Ossau fait sa foire à Gère-Bélesten

Ce week-end pascal, c’est le retour de la foire agricole de la vallée d’Ossau. L’occasion de passer une belle journée en…

Une rencontre autour de l’élevage bovin landais, à Orist

La FDSEA propose ce rendez-vous afin de mettre en relief les plus-values qu’apporte cette filière malmenée sur le territoire,…

L’ALMA craint une recrudescence de la MHE

Après une pause hivernale, l’arrivée de températures plus clémentes fait craindre une reprise virale aux responsables de l’…

PAC 2023-2027  : profonde révision de la conditionnalité

Dans le cadre d’un nouveau paquet de mesures visant à répondre aux protestations agricoles des derniers mois, la Commission…

Une coopération fructueuse entre Pépinière Environnement ACI et la Cave de Crouseilles

Une équipe de trois salariés issus de l’association serroise s’est immergée cet hiver dans la taille des vignes de Charles…

Congrès de la FDSEA : donner un nouveau souffle à l’agriculture landaise

Vendredi dernier à Montaut, le congrès de la FDSEA a été l’occasion de débattre de l’avenir de l’agriculture landaise, en s’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon