Aller au contenu principal

Légumes d'hier et de demain

La sélection variétale s'adapte au marché de la consommation. Le semencier Clause ne néglige pas pour autant les variétés anciennes qui ont fait leurs preuves.

file-8183
À l'inverse des tomates et des piments où les hybrides prédominent, pour les laitues et les haricots il n'existe pas, à  ce jour, d'hybrides connus. Il y a peu d'intérêt à  obtenir des hybrides en laitues et haricots pour des raisons de difficultés techniques et par manque de vigueur des hybrides. Pour les salades et haricots, on réalise des croisements, à  leur tour sélectionnés pour créer une variété nouvelle. « Les variétés anciennes font partie intégrante du patrimoine génétique », explique Bruno Landon, directeur marketing et technique à  HM Clause, un des 5 premiers acteurs mondiaux de la semence de légumes. Les salades et laitues sont les deux espèces les plus cultivées par les amateurs jardiniers car elles sont faciles à  produire et leur cycle de commercialisation est court.
Des centaines de variétés En 2009, 206 variétés de haricots étaient inscrites au catalogue français dont 6 étaient nouvelles. Les variétés se distinguent par leur précocité, leur taille, la couleur de leurs gousses ou de leurs grains. La même année, on recensait plus 350 variétés de salades dont la laitue. Les nouvelles variétés de laitue sont plus résistantes à  la chaleur et aux maladies (le bremia responsable du mildiou).
D'importantes améliorations ont permis de cultiver la laitue d'hiver (croissance en jours courts, par faible luminosité et à  basse température) pour satisfaire le consommateur qui trouve normal à  ce jour de consommer de la laitue de Noël. Pourquoi créer de nouvelles variétés ? « C'est s'inscrire dans une continuité de l'amélioration des plantes dans un environnement changeant, mode de vie, consommation agroalimentaire, réchauffement climatique, salinité des sols » précise Philippe Fresse, responsable de l'activité potagère chez Clause. On doit sélectionner les plants par rapport aux nouvelles maladies. C'est aussi un défi environnemental en réduisant de 50 % l'utilisation des pesticides, des insecticides dès 2018, selon le Grenelle de l'environnement. ajoute-t-il.
La création variétale s'inscrit ainsi dans une mission de transmission. Selon M. Fresse, « les variétés les plus anciennes sont très utiles, notamment pour les jardiniers qui se tournent vers ces variétés adoptées par leurs grands parents. Ces variétés anciennes sont très présentes dans nos gammes de produits. Elles sont un étalon, un point de repère. ».
C'est pourquoi, Clause conserve et maintient des variétés de laitues et de haricots depuis des décennies « comme la laitue Reine de Mai ou le haricot de Soissons nain gros pied présent au catalogue depuis 1934 », Pour ce qui est des nouvelles tendances, on observe que l'amertume a disparu progressivement dans la laitue.
Quant au haricot, il a subi de profondes améliorations gràce à  une meilleure domestication. La variété de haricot Castandel (obtenteur Clause) est destinée au marché du frais et amateur. Cette variété est issue de la recherche des années 2000. Plus droite, plus longue de 15 à  16 centimètres, plus verte, plus productive (plus 10 % de rendement par rapport au Contender), plus gustative, cette variété intéresse le marché grand public comme celui des professionnels maraîchers. « Notre objectif est de remplacer la variété Contender introduite dans les années 1950 par les Américains et baptisée mange-tout par le Castandel qui peut se cultiver sous les tropiques comme dans les pays froids ». Dépassée par les variétés modernes, Contender est désormais « une variété ancienne ».
Les attentes des industriels Aujourd'hui, précise Richard Brand directeur de l'unité expérimentale de Cavaillon au Geves (groupe d'études et de contrôle des variétés et des semences), « il faut répondre aux facilités de culture, apporter des produits plus simples à  mettre en oeuvre. Quant à  l'industriel, Saupiquet, Bonduelle etc., il achète les semences aux grands obtenteurs spécialisés Néerlandais et Nord Américains. Il distribue ensuite les semences pour les vendre à  des agriculteurs ».
Dans un tel contexte, quel est l'avenir économique du marché du haricot frais ? « Il tend à  disparaître du côté des maraîchers conclut Richard Brand et intéresse seulement les petites productions locales ». Pierre-Louis Berger
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

Une exposition qui célèbre les agricultrices

En cette journée internationale des droits des femmes, l'Anefa des Pyrénées-Atlantiques, avec le soutien de la FDSEA 64, a…

Michel Casabonne : « Veut-on toujours de la production laitière dans le Sud-Ouest ? »

Entre MHE, contractualisation et perspectives, le président de la section lait de la FDSEA revient sur l’actualité chargée de…

Nouveau bureau et même ambitions pour les JA 64

Renouvelant leur bureau, les JA entendent poursuivre leur mission : défendre, promouvoir et animer leur territoire tout en…

Dans les allées du Salon, Alain Rousset dévoile la politique agricole de la Région

Le président de Nouvelle-Aquitaine était mercredi au Salon pour la journée régionale. En marge de cette rencontre, l’élu a…

Entre passion et innovation, le salon de Paris reste le reflet d’une agriculture d’excellence

Prises de conscience, actualité, promotion… Le Salon de l’agriculture — qui ferme ses portes ce dimanche — s’est encore révélé…

Les irrigants pointent du doigt la gestion des retenues d’eau

Le Groupement des irrigants, la FDSEA et les JA dénoncent la hausse des tarifs et la répartition des coûts de gestion.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon