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Les règles de la destruction des couverts végétaux

Plusieurs réglementations dictent la date et la méthode de destruction des intercultures hivernales : directive nitrate, PAC, certification maïs. Rappel des différents éléments qui dictent la gestion des couverts d’interculture. Par ailleurs, il apparaît important de ne pas trop attendre afin d’éviter un effet dépressif sur la culture suivante.

file-Certification maïs, directive nitrate et surfaces d’intérêt écologique sont les 3 dispositifs mettant en œuvre des couverts végétaux.
Certification maïs, directive nitrate et surfaces d’intérêt écologique sont les 3 dispositifs mettant en œuvre des couverts végétaux.

Les producteurs de maïs sont désormais nombreux à être concernés par la mise en place de couverts à l’automne, après la récolte du maïs. Parfois induite par son intérêt agronomique, cette démarche relève surtout d’obligations réglementaires.

Concrètement, trois dispositifs dictent la mise en œuvre des couverts hivernaux :
» La certification maïs, démarche alternative à l’obligation de diversification de cultures dans le cadre de la PAC.
» La directive nitrate, qui s’applique au sein des zones vulnérables.
» Les surfaces d’intérêt écologique. Il s’agit des couverts à base de mélanges légumineuses/graminées implantés afin d’atteindre les 5% de SIE obligatoires dans les déclarations PAC.

En matière de destruction des couverts à la sortie de l’hiver, chaque réglementation implique des conditions spécifiques. En fonction de la situation de leurs parcelles (engagement ou non dans la certification maïs, parcelles en zones vulnérables ou non, déclaration du couvert en tant que surface d’intérêt écologique), les producteurs doivent ainsi se conformer à des dates et à des méthodes de destruction particulières.

Par exemple, la date du 1er février marque le début de la période de destruction autorisée pour les couverts mis en place dans le cadre de la certification maïs. Pour les couverts SIE, la destruction est autorisée depuis le 25 novembre 2018.

Deux mois avant le semis suivant

Sur le plan technique, il est important de ne pas trop attendre pour détruire les couverts, une fois la date réglementaire passée. Outre la présence d’une fenêtre climatique appropriée, la destruction doit relever d’un compromis entre deux objectifs : laisser le temps au couvert de jouer pleinement son rôle (piégeage de nitrates et protection du sol) et éviter les effets dépressifs sur la culture suivante.

Pour éviter ces phénomènes (assèchement du sol, blocage des éléments nutritifs, gène mécanique à l’implantation), il est important de détruire le couvert près de deux mois avant le semis de la culture suivante. Des essais ont montré que maintenir un couvert végétal en place au-delà du 1er février n’apporte aucun bénéfice environnemental.

Éviter les effets dépressifs

Des expérimentations conduites par Arvalis, l’Institut du végétal, ont également mis en évidence un effet dépressif sur le rendement du maïs pour des destructions des couverts végétaux réalisées moins de 60 jours avant le semis. Les chutes de rendement les plus sévères (parfois supérieures à 20%), enregistrées sur des parcelles d’essais de maïs, correspondent essentiellement aux destructions de couverts les plus tardives (inférieures à 60 jours avant le semis). Sur le terrain, cette situation peut correspondre à des couverts implantés tardivement à l’automne, mais à qui l’agriculteur laisse une chance de se développer fin février ou durant le mois de mars.

Les pénalités les plus fortes s’expliquent essentiellement par l’organisation de l’azote par le couvert et une faible restitution à la culture, au moment où elle en a besoin. Un couvert détruit tard peut aussi réduire la réserve en eau du sol et ainsi pénaliser les cultures de maïs pluviaux. Dans les cas de destruction précoce du couvert, l’effet sur le rendement est neutre en moyenne.

Enfin, afin qu’un couvert jachère puisse s’implanter dans de bonnes conditions, il est recommandé, dès que les conditions pédo-climatiques le permettront, d’effectuer le semis. Cette opération s’adresse notamment aux anciennes parcelles de maïs que les producteurs souhaitent faire basculer en gel en 2019.

Fabien Brèthes

 

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