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Il y aura du foie gras français pour les fêtes de fin d’année

Le 28 octobre dernier, à Paris, le Cifog a dressé le bilan des pertes imputées aux deux années de crises sanitaires. Le comité interprofessionnel a, aussi, tenu à rassurer les consommateurs sur la disponibilité du foie gras pour les repas festifs de fin d’année. Toutefois, la filière reste vigilante face au virus et mobilisée sur les indemnisations.

file-En 2017, environ 13.400 tonnes de foie gras seront disponibles sur le marché français, soit un recul de 26% par rapport à 2016.
En 2017, environ 13.400 tonnes de foie gras seront disponibles sur le marché français, soit un recul de 26% par rapport à 2016.

Malgré deux années de crises majeures, «nous sommes en ordre de marche et les Français auront du foie gras sur leur table pour les fêtes de fin d’année», a assuré Michel Fruchet. À l’occasion d’une conférence organisée à Paris, le 28 octobre dernier, le président du Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras) est revenu sur les épisodes successifs d’influenza : H5N1 en 2015-2016, puis H5N8 en 2016-2017, dont «la fulgurance a été exceptionnelle».

Malgré tout, la France est restée le premier producteur mondial de foie gras. Mais, conséquences des crises des années précédentes, la production de 2017, estimée à moins de 11.000 tonnes, est en baisse de 22% par rapport à 2016 et de 44% par rapport à 2015. Les importations sont aussi en baisse du fait de foyers d’influenza aviaire en Hongrie et Bulgarie, elles reculent donc de 45% par rapport à 2016. Au total, environ 13.400 tonnes de foie gras seront disponibles sur le marché français en 2017, soit un recul de 26% par rapport à 2016.

Le retour à la normale sera long

Malgré les crises, les Français continuent de clamer leur amour du foie gras : d’après une étude Cifog/CSA, 92% d’entre eux se déclarent consommateurs de foie gras. Michel Fruchet s’est donc voulu rassurant en redisant que «le foie gras serait disponible pour les fêtes de fin d’année même s’il faudra s’y prendre tôt pour avoir le choix». Il a également souligné que «si les prix vont augmenter, à cause de la raréfaction du produit, mais aussi de l’augmentation des coûts de production, suite à la mise en place des mesures de biosécurité, il est difficile de donner une fourchette d’augmentation exacte tant la production est variée».

La directrice Marie-Pierre Pé rappelait, pour sa part, que la production a redémarré depuis le mois de mai. «Le redémarrage a été difficile, il nous faudra quelques années pour que la production retourne à son niveau de 2015» rappelle, toutefois, la directrice. En effet, la reprise a été échelonnée en raison du manque d’animaux, du fait de l’abattage des troupeaux de reproducteurs.

Lire également : Le manque de canetons freine la reprise de la production de foie gras

De plus, les nouvelles règles de biosécurité obligent les producteurs d’avoir la capacité d’abriter leur troupeau en cas de risques ; bon nombre d’entre eux ont donc diminué le nombre de leurs animaux afin d’avoir des hébergements adaptés. Le cheptel pour la production de foie gras est donc estimé à 23 millions de canards en 2017, contre 29 millions en 2016 et 37 millions en 2015.

Attente d’indemnisations

Les pertes financières liées à H5N8 sont estimées à plus de 350 millions d’euros, contre 270 millions d’euros pour H5N1 en 2015-2016. Malgré la mobilisation de l’État, et si le cadre des indemnisations est établi pour une grande partie de la filière, le Cifog rappelle que «des versements d’indemnités se font encore attendre».

Le comité interprofessionnel a également indiqué aux pouvoirs publics que «les avances de 50% pour compenser les pertes liées à H5N8 ne prennent pas en compte les conséquences du vide sanitaire après le 29 mai qu’ont subi les éleveurs et les gaveurs». Cette situation représente «des pertes financières sur près de 4 mois». La filière demande «aux pouvoirs publics de couvrir ces pertes dans le cadre de son plan d’avance de 50%».

Sur ce point, les discussions entre le ministère de l’agriculture et Bruxelles se poursuivent, «en vue de définir un dispositif conforme au droit européen et permettant de couvrir une partie de ces pertes de production des filières palmipèdes gras et gallinacées…», assure le ministère. Mais, pour l’heure, aucune mesure de prise en compte des pertes d’exploitation survenues après la levée du vide sanitaire n’a encore été annoncée.

Stéphane Travert a, également, annoncé que le dispositif d’indemnisation des pertes d’exploitation aval pour l’épisode survenu en 2016 (H5N1) va être ouvert dans les prochains jours et sera doté d’une enveloppe de 20 millions d’euros. Un dispositif de même nature est par ailleurs en cours de discussion avec la Commission européenne pour la crise connue au cours de l’hiver 2016-2017 (H5N8).

 

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