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États généraux de l’alimentation : la profession, entre doutes et espoirs

Plus de 600 participants étaient au rendez-vous ce 20 juillet à Paris, pour le lancement des États généraux de l’alimentation qui devraient durer quatre mois. Cette journée a permis d’établir un premier diagnostic commun : les agriculteurs font face à des profondes difficultés auxquelles il est urgent de remédier, et l’agriculture française dans son ensemble a besoin de retrouver un élan qu’elle a perdu. Mais ensuite, les avis divergent sur la méthode, sur la nécessité ou non de légiférer, sur la répartition de la valeur, sur les modèles d’agriculture…

file-L’évènement ouvert ce jeudi 20 juillet à Bercy, est porteur d’espoirs nouveaux pour la profession agricole qui souffre depuis plusieurs années de prix trop bas.
L’évènement ouvert ce jeudi 20 juillet à Bercy, est porteur d’espoirs nouveaux pour la profession agricole qui souffre depuis plusieurs années de prix trop bas.

Le 9 juin dernier, devant un parterre d’étudiants, futurs agriculteurs, au lycée agricole de Limoges-Les Vaseix en Haute-Vienne, Emmanuel Macron avait solennellement déclaré : «on ne peut pas accepter dans notre pays que l’on puisse produire, faire, travailler et ne pas en vivre dignement». Les États généraux de l’alimentation doivent consacrer un large débat sur cette question, dans le premier chantier portant sur la création et la répartition de la valeur dans les filières agricoles.

«Pour vivre dignement de son métier», il faut, selon le Président de la République, «rouvrir nombre de relations commerciales, rouvrir parfois des évidences du droit européen, rouvrir certaines dispositions législatives qui depuis plusieurs années ont conduit des filières à beaucoup souffrir». Pour autant, à l’heure de l’ouverture de ces États généraux, difficile de voir ce qu’il va en sortir, d’autant plus que l’organisation est encore «floue» comme le décrivent bon nombre de professionnels des filières agricoles.

Entre doutes et espoirs

Très attendus par la profession agricole, les États généraux de l’alimentation ont été officiellement lancés le 20 juillet par le Premier ministre Édouard Philippe qui en a rappelé les objectifs : fixer un cap stable dans la création et la répartition de la valeur, conforter la confiance des Français dans l’alimentation, améliorer l’accès à une alimentation de qualité, et réconcilier agriculture et environnement. Pour y parvenir, les États généraux réunissent l’ensemble des acteurs de la filière agroalimentaire jusqu’à fin novembre, à travers 14 ateliers, et par le biais d’une consultation du public via internet.

Cette journée de lancement avait, d’abord, pour objectif de partager les constats, pour aborder les ateliers à partir de premiers éléments de questionnements rappelés par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert : la filière est-elle suffisamment organisée? Ne faudrait-il pas renforcer les liens entre recherche, enseignement et monde économique pour augmenter la création de valeur? Quels compromis sont nécessaires entre les différents acteurs pour parvenir à un accord gagnant-gagnant-gagnant? Comment mettre l’enjeu social au cœur de ces préoccupations? Si cette première journée n’a évidemment pas apporté toutes les réponses à ces questions, la multiplicité des intervenants et la diversité des acteurs représentés ont permis de faire le point sur les enjeux.

Dégringolade d’un secteur

Et si des représentants de la société civile ont fait part de leur inquiétude quant à des débats qui seraient trop centrés sur l’agriculture et non sur l’alimentation, le premier maillon de la filière mérite une attention particulière. Comme l’ont rappelé les différents représentants des organisations agricoles, 50% des agriculteurs ont gagné, en 2016, moins de 350€ par mois. Un montant qui ne permet pas de vivre, et encore moins d’investir pour permettre à l’agriculture de répondre aux différents enjeux.

La qualité des produits français ne suffit plus à assurer un revenu aux agriculteurs soumis à une très forte volatilité des prix, à des aléas climatiques importants et à une concurrence parfois déloyale sur des marchés devenus mondiaux. «En 10 ans, la France est passée de la troisième à la cinquième place des pays exportateurs de produits agricoles», a rappelé Stéphane Travert.

Répartition des marges

Sur le sujet de la répartition de la valeur, des premières conclusions seront présentées au début du mois d’octobre par le Président de la République. La filière peut ainsi espérer «des avancées avant les négociations commerciales», a par ailleurs précisé le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. «En fonction de vos conclusions, l’État accompagnera et mettre en œuvre des politiques publiques», a de son côté assuré le Premier ministre.

Si «l’État ne doit pas tout faire» et restera «une partie prenante parmi d’autres», comme il l’a également affirmé, il souhaite néanmoins, à travers cet évènement, témoigner d’une volonté de conforter la France dans sa position de grande puissance agricole, au-delà des crises et des défis nombreux.

Quand aux attentes nouvelles des consommateurs, elles doivent être considérées comme autant de marchés potentiels auxquels la qualité de l’agriculture française peut et doit répondre. Pour le gouvernement, la diversité des modèles agricoles restera un des leviers majeurs pour y parvenir.

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